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mardi 26 janvier 2016

Les Outrepasseurs

Je viens de terminer le dernier tome de la trilogie des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder que j'avais commencée il y a déjà quelques mois. Une fois le deuxième volet ouvert, je n'ai pu qu'enchaîner avec le dernier tome. Ces deux derniers volumes se sont révélés hautement addictifs !


Résumé (sur base du premier tome - pas de spoilers) :
Un soir, alors qu'il rentre chez lui, Peter est victime d'une attaque. Sauvé de justesse par sa mère, il est emmené dans un endroit à l'atmosphère étrange, Lion House, où on lui révèle qu'il appartient à une société secrète appelée Les Outrepasseurs. Sur place, il fait la connaissance d'autres adolescents qui découvrent en même temps que Peter ce nouveau monde dont ils n'avaient jusqu'alors jamais soupçonné l'existence. Ils rencontrent également le chef de cette étrange association : Noble, que tous nomment cérémonieusement Monseigneur, y compris la mère de Peter, Hermeline, qui lui semble être totalement soumise. L'homme a une apparence terrifiante qui ne se dégage pas uniquement de sa présence écrasante, mais aussi de son visage défiguré dévoilant une âme de guerrier qu'il faudrait être sot pour défier. Noble indique à la nouvelle génération, les héritiers, qu'ils sont sur le point de subir une épreuve d'initiation à l'issue de laquelle sera décidée leur appartenance ou non au monde des Outrepasseurs. Cette appartenance sera alors scellée d'un serment d'allégeance aux lois qui régissent la société secrète, mais surtout à son redoutable maître.

Je ne pense pas qu'il soit utile de vous en dire plus pour éveiller votre intérêt. Et ce que je peux vous confirmer, c'est que l'ensemble de la trilogie s'avère aussi prenante que les prémices de l'histoire qu'elle renferme. Le monde des Outrepasseurs est un monde dans lequel il est passionnant de se plonger, qui ne souffre d'aucun temps mort et qui jouit d'une maîtrise de narration au rythme imparable, et plutôt cruel, pour nous, lecteurs en soif d'aventures se retrouvant obligés de reposer notre lecture pour pallier aux banales exigences de notre condition de mortel.

Si le premier tome présente toutes les caractéristiques d'un tome introductif, principale reproche qui a été formulée à son égard d'ailleurs, il n'en est rien des deux volumes suivants qui libèrent le flot narratif dont l'auteur nous avait jalousement dissimulé la teneur mais dont on ne manquait pas de percevoir la force. C'est d'ailleurs ce que j'avais beaucoup aimé à la lecture du premier tome; cette impression de tenir en main toutes les clés d'un mystère dont je ne comprenais pas encore le contenu mais dont je percevais le très haut potentiel.

Nous sentons de suite que l'histoire que vivent nos héros sera partie intégrante de l'Histoire des Outrepasseurs, et qu'elle ne sera pas reléguée au rang d'anecdotes dont pourront se délecter les futures générations de guerriers. D'où bien entendu l'importance du premier volume qui pose des bases essentielles à toute l'histoire que tisse ensuite Cindy Van Wilder. Une histoire sombre et sans pitié, à l'image des personnages qui en sont à l'origine. A travers les épreuves et les décisions auxquelles elle soumet ses personnages, l'auteur analyse les tréfonds de l'âme humaine en montrant comment ce qui était à la base une malédiction a été transformée en une force redoutable; et comment celle-ci a façonné les âmes de ceux qui en détenaient les rennes pour petit à petit leur faire oublier la fine frontière séparant le bien du mal. Cependant rien n'est manichéen ou trop facile dans la façon dont l'auteur aborde ces sujets. Peter lutte davantage contre une institution et un système que contre une personne en particulier. Même si Noble en est l'incarnation et que le jeune homme lui voue une haine sans répit; en nous donnant un aperçu de ses pensées, l'auteur nous parle du poids des traditions et de cette soumission aux règles d'un système aussi bien rôdé que celui des Outrepasseurs dont la remise en question entraînerait pour ses plus fervents défenseurs un séisme au sein d'un système de valeurs perpétué depuis de nombreux siècles. Comme je le disais déjà dans mon billet sur le premier tome, rien n'est blanc, rien n'est noir, et chaque personnage oscille dans des nuances de gris tantôt claires, tantôt anthracites. Et c'est ce qui les rend encore meilleurs.

Un petit mot pour terminer sur l'écriture de Cindy Van Wilder qui donne une ambiance et un ton qui avalent l'histoire pour lui donner une forme autre, unique. Les romans ne seraient pas ce qu'ils sont sans la magie qu'elle y insuffle. On y retrouve cette ambiance glaçante, cruelle et sans pitié que l'on retrouve dans les contes dont elle manie les codes avec brio.

Lorsque j'ai refermé le dernier tome, je n'étais pas encore certaine de lui octroyer le coup de coeur. Mais je pense qu'après avoir écrit mes impressions, je ne pense pas qu'il soit encore nécessaire de me poser la question. En bref, si l'histoire vous tente, n'hésitez pas une seconde car cette trilogie figure parmi les plus réussies du genre.

1 commentaire:

Chicky Poo a dit…

Hum, les couvertures sont jolies et ton avis donne envie, mais j'avoue que je ne suis pas sûre d'accrocher !