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samedi 28 novembre 2015

Finding Audrey

Lorsque j'ai terminé Finding Audrey, j'avais le sourire aux lèvres. Pourtant, vu le sujet, ce n'était pas forcément gagné. Ce petit roman fut une très jolie découverte, et je vous le recommande vivement.

Depuis quelques mois, Audrey souffre de crises d'anxiété qui l'empêchent de sortir de chez elle. Elle porte également des lunettes noires, car en plus du contact physique, elle a aussi beaucoup de mal avec le contact visuel. Elle ne nous raconte pas vraiment les raisons à l'origine de sa situation, mais elle en évoque les grandes lignes, et nous fait comprendre qu'elle a été victime d'une forme d'harcèlement scolaire particulièrement traumatisante.

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Audrey nous emmène avec elle dans son quotidien et au fil de sa thérapie. Elle nous présente sa famille et nous raconte toutes leurs péripéties. Nous faisons ainsi la connaissance de sa mère, très énergique, de son père, nonchalant et drôle (malgré lui), ainsi que de ses deux frères, Franck, l'aîné de la famille et accro aux jeux vidéos, et puis Felix, le petit dernier. L'histoire commence alors que Franck, bien décidé à remporter un championnat de jeux vidéos, invite chez eux un de ses amis, Linus. La simple présence de ce dernier est une épreuve pour Audrey. Mais Linus ne la laisse pas non plus totalement indifférente, alors elle pourrait bien se laisser entrainer quelques pas hors de sa tanière pour quelques mots échangés.

L'ensemble donne un joli petit roman, touchant et plein de délicatesse. Les personnages sont assez bien croqués même s'ils frôlent parfois un peu la caricature. On s'y attache très rapidement. Si le sujet au coeur du roman peut s'avérer difficile à traiter, Sophie Kinsella l'aborde avec subtilité et s'attache davantage à la reconstruction d'Audrey qu'aux raisons à l'origine de son état, ce qui évite ainsi tout mélodrame inutile. Finding Audrey est un livre plein de vie et d'humour qui séduira sans aucun doute les amateurs du genre. Pour un premier roman jeunesse, l'auteur relève le défi haut la main. Drôle et touchant, à découvrir sans hésiter. Je n'ai pas trouvé de date de publication française mais sachez que le niveau d'anglais est tout à fait accessible.


lundi 23 novembre 2015

California Dreamin'

A part quelques dessins par-ci par-là, je n'avais encore rien lu de Pénélope Bagieu. Il y avait La page blanche qui me tentait beaucoup, mais je ne sais pas trop pour quelle raison, je n'avais pas encore sauté le pas. A croire que j'attendais sans le savoir sa dernière publication. Je ne sais pas si j'ai bien fait d'attendre, mais ce qui est certain, c'est que California Dreamin' est un petit bijou, tant sur le fond que sur la forme.

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Ce roman graphique se fait le gardien d'une histoire aussi intense que savoureuse. Il vous emportera sur un chemin de 272 pages merveilleuses où vous ferez la connaissance d'un personnage irrésistible, celui de Cass Elliot, ou Ellen Cohen de son vrai nom, la chanteuse du groupe The Mamas and the Papas. Nous suivons Cass depuis sa plus tendre enfance jusqu'à la formation du groupe et l'aube de son succès.

Le roman est découpé en différents chapitres se concentrant à chaque fois sur une personne de l'entourage de Cass, tout en gardant toujours la jeune fille/femme au centre. Cela donne une construction intéressante et originale, révélant toute la complexité de notre héroïne. Celle-ci a une personnalité exubérante cachant en réalité un certain mal-être et une volonté de trouver à tout prix sa place dans le monde. Le ton est tragicomique. Toutes les épreuves que vit Cass ne sont pas faciles, mais l'humour est toujours au rendez-vous. Elle a en effet un don pour les retournements de situation et pour tirer des évènements les plus tristes une note de positivité et d'humour. Le trait crayonneux noir et blanc de Pénélope Bagieu est superbe, il donne au roman une dimension sobre tout en recréant parfaitement l'atmosphère psychédélique et la vivacité des années 60-70. Ce qui est parfaitement remarquable quand on sait à quel point ces années-là furent innondées des couleurs les plus vives. En bref, allez-y les yeux fermés. 

Effet secondaire garanti : vous chantonnerez California Dreamin' pendant plusieurs jours ensuite.