Pages

lundi 29 août 2016

La fin de l'été

Il fait plus frais aujourd’hui a la mer, et le soleil joue a cache cache aves les nuages que le vent bouscule de manière impolie. Une accalmie bienvenue après ces jours de chaleur en cette fin de mois d’août. Un pied de nez de l’été, sans doute, qui nous rappelle peu subtilement qu’il se moque bien des dates qu’affiche notre calendrier. Je profite de ces instants de répit et d’inspiration pour me remettre à bloguer et vous donner quelques nouvelles.

J’ai passé un très bel été, plutôt calme mais peuplé de bons moments, simples et doux, de ceux qui font selon moi tout le sel de la vie. Je n’ai pas pris de vacances hormis quelques journées ou après-midi deci-delà en famille ou entre amis. Au début de l’été, j’ai passé la barre décisive des 30 ans et ai été accueillie par tous les doutes et questionnements qu’un changement de décennie engendre. Et puis les semaines passent et on se rend compte que rien ne change vraiment. On se souvient que la vie n’est finalement qu’un vaste chaos incontrôlable duquel on prend le meilleur et on oublie le reste. On a tous une idée différente du bonheur et convoiter ce qui ne nous correspond pas par pure envie de se conformer à la société ou nourrir les vaines préoccupations d’un ego qui se sent soudainement malmené n’est certainement pas le chemin à emprunter. Je me concentre sur toutes les bonnes choses que la vie m’offre, et je suis franchement très loin d’avoir à me plaindre.


Ce n’est pas pour autant que je ne souhaite pas opérer quelques changements, à commencer par retourner sur les bancs de l'école. C’est une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment, et j’attendais sans doute un dernier coup de pouce pour me lancer et prendre la décision de la concrétiser. L'idée d'apprendre de nouvelles choses et celle de changer mon quotidien m'enthousiasment, même si je sais que ça ne sera pas facile tous les jours. Au moins, j'aurais esssayé. Autre nouveauté qui va bien m'occuper au cours des prochaines semaines : la mise en place de mon propre club de lecture ! Avec une amie, nous avons décidé de nous lancer et de créer un vrai club de lecture ouvert à nos connaissances, et aux connaissances de nos connaissances. Une fois par mois nous devrions nous retrouver pour un petit-déjeuner en compagnie des livres. Quel régal !

Cet été n'aura pas été uniquement celui des questionnements et des envies de changements. Il aura aussi été un été littéraire riche en belles découvertes. Je ne sais pas encore si je vais prendre le temps de vous parler de toutes les lectures qui m'ont accompagnée durant ces deux derniers mois dans des billets séparés, mais voici en quelques mots tous les livres que je vous recommande. Juste après La guerre des mercredis dont je vous parle ici, je me suis plongée dans le premier tome des aventures de Sauveur & fils de Marie-Aude Murail, un roman jeunesse plein de charme et d'humour, qui aborde avec tendresse un certain nombre de sujets difficiles. Direction ensuite le sud des Etats-Unis, un endroit que, comme vous le savez peut-être, j'aime visiter aussi régulièrement que possible dans mes lectures. Les divins secrets des petites Ya-Yas de Rebecca Wells est un magnifique roman avec en son coeur une relation mère/fille compliquée et l'histoire d'une amitié féminine exceptionnelle. Et en peinture de fond, les paysages, la chaleur, les coutumes mais aussi la rudesse de la Louisiane. Dans L'improbabilité de l'amour d'Hannah Rotschild, nous nous retrouvons dans la capitale anglaise au coeur du monde de l'art, avec un célèbre tableau perdu de Watteau qui nous fait la conversation. Une lecture plaisante et plutôt drôle même si elle ne sera pas inoubliable.


Place ensuite à deux classiques du vingtième siècle qui furent tous les deux des lectures merveilleuses et que je vous recommande les yeux fermés : Le château de Cassandra de Dodie Smith et Ma cousine Rachel de Daphné du Maurier. Le premier suit les aventures de Cassandra Mortmain, une jeune anglaise de 17 ans vivant dans un château délabré dans l'Angleterre des années 30. Le second quant à lui retrace la relation très ambivalente entre Philip et Rachel, la femme que son cousin Ambroise a épousée lors d'un voyage en Italie. J'espère avoir l'occasion de vous parler plus longuement de ces deux romans car ils valent tous les deux vraiment le détour ! Avec la sortie du numéro spécial du magazine Lire sur l'écrivain Roald Dahl, et l'adaptation sortie cet été, j'ai eu envie de me replonger dans l'univers extraordinaire de l'auteur en découvrant pour la première fois Le bon gros géant qui m'a tout simplement ramené 20 ans en arrière, à cette époque où j'empruntais certains de ses romans à la bibliothèque de mon village. Un délice ! Plus récemment, j'ai lu et adoré Museum of you de Carys Bray et Le journal secret d'Amy Wingate de Willa Marsh, deux romans très différents mais qui ont pour point commun l'Angleterre. Dans Museum of you, nous sommes du côté de Liverpool où nous rencontrons Clover, une jeune fille qui a décidé de mettre sur pied un musée dédié à sa mère afin de pallier le silence de son père concernant cette dernière. Simple et émouvant. Le Journal secret d'Amy Wingate est quant à lui une plongée au coeur des pensées d'une cinquantenaire solitaire et un peu acariâtre vivant dans une maison victorienne au bord de la mer... Je crois que tout est dit non ?

Et pour terminer, trois bandes-dessinées qui furent elles aussi un régal. Un océan d'amour de Wilfrid Lupano est une bande-dessinée muette superbe et captivante qui raconte l'histoire d'un couple de bretons sans histoire s'apprêtant à vivre des aventures incroyables ! Et enfin, quelques mots sur les deux premiers tomes de Bouche d'ombre de Carole Martinez et Maud Begon qui sont eu aussi un vrai ravissement ! On y fait la connaissance de Lou, une jeune fille qui prend conscience de son histoire familiale et des dons paranormaux dont elle a hérité. Les dessins sont merveillleux, et l'histoire intrigante et bien menée. J'ai eu une petite préférence pour le tome 2. Le troisième volet est programmé pour janvier prochain, j'ai hâte !


Ces derniers mois ont aussi été l'occasion de revoir la série Gilmore Girls, mais aussi quelques-uns de mes films préférés. Me concentrer sur du familier m'a fait du bien et m'a confirmé qu'il ne fallait pas toujours courir derrière les nouveautés. Ce qui me fait dire qu'il faut vraiment que j'accorde plus de temps aux relectures... J'ai également bu beaucoup de thé glacé, profité de la mer, passé une journée à Paris, et ai renoué avec mon enfance en jouant à Pokemon Go (et oui... !) en famille.

Voilà pour les quelques nouvelles que j'avais envie de partager avec vous ! J'espère que vous allez bien et que vous avez passé un aussi bel été que moi. J'espère vous retrouver bientôt par ici.

mardi 12 juillet 2016

La guerre des mercredis

La guerre des mercredis se déroule au début des années 60 aux Etats-Unis, et plus précisément dans la banlieue de New York. Holling Hoodhood, jeune collégien de son état, vient d'apprendre qu'il va passer ses mercredis en compagnie de son professeur d'anglais, Mme Baker. Voilà une nouvelle qui ne le ravit pas du tout, car Holling est certain que Mme Baker a une dent contre lui et va lui faire vivre un enfer ! Mais à côté des corvées d'usage, celle-ci a décidé de lui faire découvrir Shakespeare. D'abord dubitatif, notre héros va peu à peu y prendre goût et se rendre compte que son professeur ne lui veut finalement pas que du mal...


Ce roman jeunesse est une petite perle, pleine de justesse, de tendresse et de beaucoup d'humour. Entendre Holling déclamer des insultes shakespeariennes et comparer les petits drames de son existence aux pièces du dramaturge est un régal, tout simplement. Holling est un héros comme on les aime, et son flegme n'y est certainement pas pour rien ! Il est intelligent, entier, et plus courageux qu'il n'ose se l'avouer. Certaines scènes sont à mourir de rire, comme l'échappée des rats nommés Caliban et Sycorax, deux terreurs qui vont sévir durant toute l'année scolaire. Mais ce qui fait tout le sel du roman, c'est le regard que porte Holling sur la vie et son quotidien. Il a un sens de l'humour qui fait mouche, mais qui semble aussi être pour lui une façon d'appréhender certaines réalités qui ne sont pas faciles à accepter. Si la vie de notre héros est loin d'être difficile, elle n'est pas non plus toute rose. Il vit au sein d'une famille qui ne communique pas, chapeautée par un père autoritaire et indifférent. Holling trouve refuge dans le petite monde qu'il se construit, mais il va aussi peu à peu nouer de très beaux liens avec sa soeur, avec laquelle il fonde les bases d'une relation qu'on devine solide. Le contexte politique est lui aussi plutôt lourd à porter au quotidien. Nous sommes en pleine guerre du Viêtnam, et celle-ci touche tout le monde, peu importent les sentiments contradictoires qu'elle engendre.

Le roman est découpé comme une année scolaire, de septembre à juin. Cette construction plutôt simple offre par ailleurs beaucoup au récit. Il apporte dans un premier temps une bouffée nostalgique, d'une part parce que l'histoire se passe dans les années 60 et qu'on ne peut pas s'empêcher de se dire que la vie avait un autre rythme à cette époque, et d'autre part car elle vous fera repenser à votre enfance, et à la douceur et l'insouscience de ces années-là. Voir les mois défiler est aussi un moyen de s'imprégner des saisons, et du temps qui passe. De la longueur d'une année scolaire, mais aussi de la vitesse à laquelle elle passe. Parce que lorsqu'on arrive au mois de juin, on n'a qu'une hâte, c'est de retourner au mois de septembre et de repartir suivre ce personnage si attachant. Je vous laisse avec un passage parlant du mois de novembre que j'ai trouvé très beau, et qui donne une idée de la maturité de notre héros, mais aussi de sa façon de voir les choses, mêlant la poésie du quotidien à sa réalité parfois peu engageante.


"Mais novembre, c'est comme ça. C'est le genre de mois où vous appréciez n'importe quel rayon de soleil ou n'importe quelle trace de ciel bleu au-dessus des nuages, car rien ne garantit qu'il y en aura d'autres. Et, à défaut de soleil ou de ciel bleu, vous espérez qu'il se mette à neiger et que le paysage tout gris se pare d'un manteau blanc si étincelant qu'on en serait totalement aveuglé. Mais il ne neige pas à Long Island, en novembre. Il pleut. Il pleut sans discontinuer." 

Mais au-delà de tout ça, La guerre des mercredis est avant tout un roman qui parle de la beauté et de l'importance de certaines rencontres. Comment un professeur, au cours d'une année, peut apporter à l'un de ses élèves une ou plusieurs clés qu'il gardera pour le reste de sa vie, que ce soit en lui faisant découvrir une passion ou en lui apprenant à avoir confiance en lui. Cette histoire est celle d'une année dans la vie d'Holling, mais c'est surtout l'année où il a rencontré Mme Baker. Et on devine d'emblée que celle-ci restera à jamais gravée dans sa mémoire. J'espère vraiment vous avoir donné envie de vous intéresser à ce merveilleux roman dont la fin m'a beaucoup émue, et qui est devenue incontestablement l'un de mes romans jeunesse préférés. A lire et à relire, pour les petits et les grands.

♥ | La guerre des mercredis, Gary D. Schmidt (2007), L'école des Loisirs, 2016, 377 p.

jeudi 7 juillet 2016

The house on Mango Street

The house on Mango Street figure parmi les classiques du roman d'apprentissage, pourtant je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à récemment. Je ne sais plus très bien où, mais ce qui est certain, c'est que j'ai drôlement bien fait de noter le titre et l'auteur, car ce mini roman est une petite perle, et je pense qu'il pourrait plaire à bon nombre d'entre vous qui lisez ce blog.


Sandra Cisneros ne nous raconte pas vraiment une histoire avec un début, un milieu et une fin, elle se fait se succéder toute une série de vignettes qui prennent la forme de chapitres très courts, ne dépassant parfois pas plus d'une demi page. Le contenu de celles-ci est assez divers, mais toutes ces petites touches délicates et poignantes ont pour point commun leur narratrice, Esperanza Cordera, une jeune fille qui vient d'emménager avec sa famille dans une maison sur Mango Street, un quartier hispanique de la banlieue de Chicago. Un peu à la manière d'un journal, Esperanza nous livre ses pensées, ses aspirations et ses questionnements. Elle tente de comprendre avec ses yeux qui ne sont plus tout à fait ceux d'une enfant, ni ceux d'une adulte, les comportements de ceux qui l'entourent. Elle nous parle beaucoup des femmes qu'elle côtoie au quotidien et qui l'influencent, tout en cherchant à s'en démarquer et à rêver d'une autre vie. Pourtant, les yeux d'Esperanza ne portent pas de jugements, et on sent en la jeune fille un farouche attachement à ses racines, même si ses envies d'émancipation et d'ailleurs restent prédominantes.

Extrait :
My name.
In English, my name means hope. In Spanish it means too many letters. It means sadness, it means waiting. It is like the number nine. A muddy color. It is the Mexican records my father plays on Sunday mornings when he is shaving, songs like sobbing.It was my great-grandmother's name and now it is mine. She was a horse woman too, born like me in the Chinese year of the horse - which is supposed to be bad luck if you're born female - but I think this is a Chinese lie because the Chinese, like the Mexicans, don't like their women strong.My great-grandmother. I would've like to have known her, a wild horse of a woman, so wild she wouldn't marry. Until my great-grandfather threw a sack over her head and carried her off. Just like that, as if she were a fancy chandelier. That's the way he did it.And the story goes she never forgave him. She looked out the window her whole life, the way so many women sit their sadness on an elbow. I wonder if she made the best with what she got or was she sorry because she couldn't be all the things she wanted to be. Esperanza. I have inherited her name, but I don't want to inherit her place by the window (...)

Le style de Sandra Cisneros est plein de poésie et de sincérité. Le roman est rythmé non seulement par cet ensemble de vignettes, mais aussi par la construction des phrases qui est particulièrement intéressante par ce qu'elle apporte en spontanéité et authenticité. Il y a énormément de poésie qui se dégage de ce récit, mais aussi beaucoup de lucidité, et c'est ce qui lui donne, selon moi, son côté unique. The house on Mango Street est une parenthèse dans la vie d'Esperanza qui nous fait découvrir ses pensées les plus intimes et poignantes, comme les plus légères. Toutes auront un rôle dans la femme qu'elle est en train de devenir, tout comme ses livres dont elle nous parle peu, mais dont la simple évocation traduit leur importance à ses yeux. Je sais que c'est un roman qui restera longtemps avec moi, un peu comme A tree grows in Brooklyn, dont l'héroïne n'est pas sans évoquer la jeune Esperanza. J'espère sincèrement qu'il sera un jour traduit en français, car c'est un petit bijou. En attendant, j'invite celles et ceux qui lisent en anglais à ne pas hésiter, vous ne le regretterez pas.

♥ | The house on Mango Street, Sandra Cisneros (1992), Bloomsbury Publishing, 2004, 110 p. Lu en anglais. Pas de traduction française à ce jour.

jeudi 30 juin 2016

Parenthèse enchantée

Si vous aimez voyager ou vous balader aux alentours de chez vous le temps d'une journée, je pense que vous devez connaître le bonheur de ce que j'aime appeler la "journée parfaite". Au cours de chaque voyage, il y a toujours une ou deux journées qui se démarquent, souvent par la facilité avec laquelle tous nos projets et envies se réalisent. Le temps est bien souvent aussi en notre faveur, et les horaires, pour une fois, semblent s'accorder à nos envies. Ces journées-là sont des journées parfaites, précieuses. Ce sont souvent celles dont vous vous rappelez lorsque plus tard vous repensez à votre voyage, ce sont ces journées-là qui ressortent de toutes les escapades que vous avez effectuées au cours de l'année. Et hier, j'ai eu la chance d'en vivre une. J'ai donc envie aujourd'hui de partager quelques images de cette belle journée ensoleillée passée entre Collonges-la-Rouge et Beaulieu-sur-Dordogne, respectivement un petit village et une petite commune situés dans la vallée de la Dordogne, en Corrèze.

Collonges-la-Rouge




La météo était parfaite, ensoleillée avec un peu de nuages nous offrant quelques instants de répit agréables. Le village est assez petit, mais tellement joli qu'il nous donne envie d'en faire plusieurs fois le tour. On y trouve de très jolies maisonnettes dans lesquelles on se verrait bien vivre, à l'ombre des glycines et à côté des massifs d'hortensias, un verre de thé glacé à la main et un livre sur les genoux (toujours). Des petites boutiques vous accueillent au fil des rues, et vous aurez l'impression de revivre les vacances de votre enfance, à cette époque où la moindre babiole avait le don de vous émerveiller. Nous avons mangé sur la plus jolie des terrasses ombragées, et dire que la cuisine était délicieuse fait partie de ces euphémismes qu'on aimerait utiliser tous les jours.




Beaulieu-sur-Dordogne

L'après-midi a commencé par le départ pour la ville voisine, située à vingtaine de kilomètres. Pour nous y rendre, nous avons emprunté de belles routes sinueuses et vallonnées, nichées au coeur de paysages verdoyants. Ces quelques kilomètres ont suffi à me donner envie de tout envoyer balader, et de partir sillonner la France le coeur léger. Beaulieu-sur-Dordogne est elle-aussi une petite ville magnifique située, comme son nom l'indique, au bord de la Dordogne. La luminosité, les paysages, et les bords du fleuve m'ont fait rêver d'une semaine à ne rien faire sinon me balader, et relire Avril enchanté d'Elizabeth Von Arnim au bord de l'eau, sur une grande jetée de coton bleue et blanche, avec un joli chapeau de paille sur la tête...




Je suis toujours plongée dans The improbability of love d'Hannah Rotschild dans lequel je n'ai pas beaucoup avancé, faute de temps. Mais l'autre soir, je n'ai pas résisté à l'appel du papier (je lis le premier sur ma Kobo le temps de mon séjour), et j'ai commencé l'un des romans que jai achetés il y a quelques jours : La guerre des mercredis de Gary D. Schmidt publié à l'Ecole des loisirs, et qui se révèle jusqu'ici être une vraie pépite (j'en suis à la moitié). Et vous, que lisez-vous ces jours-ci ?

Passez une belle journée !

lundi 27 juin 2016

#BibliophileMonday : Rebecca


Quoi de mieux pour un lundi matin que de se mettre de bonne humeur en contemplant ses livres ? Sur plusieurs billets, j'ai envie de vous montrer mes jolies éditions des romans de Daphné du Maurier. Voici aujourd'hui Rebecca dans l'édition Virago Modern Classics que je trouve absolument renversante. Pas vous ?

J'ai quatre de ses romans qui m'attendent dans ma bibliothèque que je n'ai toujours pas lus. Mais vous savez ce que c'est, le lecteur vorace manque toujours de temps... J'ai lu et adoré Rebecca il y a quelques années maintenant, mais l'année dernière Manderley for ever de Tatiana de Rosnay a grandement ravivé mon intérêt pour l'auteur, me rappelant qu'elle avait écrit de nombreux romans qui n'attendaient qu'à être dévorés eux aussi. Vous découvrirez donc lesquels dorment dans ma PAL au cours des prochains billets, et si l'envie d'une lecture commune vous prend, n'hésitez pas à me le faire savoir :-) 

Et de votre côté, avez-vous lu Rebecca ? Avez-vous également d'autres romans de l'auteur qui vous attendent ? Dites-moi tout ! 

Passez un bon lundi, et n'hésitez pas à partager vos jolies éditions avec le #bibliophilemonday !


vendredi 24 juin 2016

Friday night haul


Un petit billet du soir pour partager rapidement les quelques achats que j'ai faits aujourd'hui pour me consoler des résultats de Brexit... Je passe quelques jours chez une amie à Limoges, et si nous avons toujours pour habitude de faire des descentes en librairie lorsque nous nous retrouvons, ce matin c'était aussi l'occasion de trouver ce réconfort que seuls apportent les livres.

Voici des ailes, Maurice Leblanc
Les haines pures, Emma Locatelli
La guerre des mercredis, Gary D. Schmit
La fin d'une liaison, Graham Greene
Un peu de soleil dans l'eau froide, Françoise Sagan

C'est aussi l'occasion de partager ma lecture du moment : The improbability of love d'Hannah Rotschild (lien ). Et vous que lisez-vous ?

 Bon week-end à tous !


jeudi 23 juin 2016

The dressmaker


Je vous retrouve aujourd'hui pour un billet consacré à The dressmaker, un roman qui va très bientôt être réédité en français sous le titre Vengeance haute couture (sortie le 6 juillet prochain aux éditions Mosaïc). Une adaptation est également sortie cette année avec Kate Winslet dans le rôle titre, et c'est cette dernière qui m'a fait m'intéresser à ce roman dont je n'avais jamais entendu parler. Et comme j'ai bien fait ! J'ai beaucoup aimé cette lecture qui dégage bien plus que ce que son titre pourrait laisser paraître. Il serait dommage de lui coller l'étiquette d'un roman léger parlant de haute couture, car il n'en est rien. En tout cas, il n'est certainement pas que ça. 


Sans nouvelle de sa mère, Tilly Dunnage, devenue couturière de talent, décide de rentrer en Australie, et plus particulièrement à Dungatar, le village duquel elle a été bannie alors qu'elle n'était qu'une fillette. Comme elle s'en doutait, le retour est plutôt brutal et peu accueillant, mais les habitants ne peuvent s'empêcher d'éprouver une certaine fascination pour la femme qu'est devenue Tilly, sans parler de son élégance remarquable, et très moderne. L'envie dépassant la rancune et la jalousie, les femmes du village commencent à venir frapper à sa porte afin de lui commander des robes... La jeune femme y voit un moyen pour elle de se faire réintégrer au sein de la communauté et accepte volontiers ce nouveau rôle, mais est-ce réellement le cas ? 

Comme je le disais plus haut, si vous vous attendez à un roman sucré et léger, passez votre chemin. The dressmaker est avant tout un roman dur, que ce soit envers son lecteur comme envers ses personnages. Si les descriptions des tenues et des créations de Tilly, ainsi que des étoffes dont elle se sert apportent une touche de légèreté, il s'agit avant tout d'un roman plutôt cruel. Rien n'est épargné aux personnages qui pour la plupart sont tout simplement affreux et proprement détestables. Peut-être même un peu trop ? Lorsque l'on connaît enfin toute l'histoire qui se cache derrière le bannissement de Tilly, il est difficile de ne pas se dire que les habitants de Dungatar, à quelques exceptions près, manquent curellement de lucidité et d'intelligence.

Tilly est une héroïne que la vie n'a pas épargnée, et malgré son courage, elle ne parvient pas vraiment à se défaire de ce destin tragique qui la suit depuis sa plus tendre enfance. Je l'ai beaucoup aimée, et sa force, indépendamment de ses choix, est incroyablement inspirante. L'écriture de Rosalie Ham n'a rien de particulièrement exceptionnel, mais j'ai été assez conquise par l'habilité avec laquelle elle jongle avec toute la galerie de personnages qu'elle nous présente, même si je ne vous cache pas qu'il faut quelques chapitres avant de bien s'y retrouver. Mais je vous garantis qu'ensuite, vous prendrez un malin plaisir à suivre leurs aventures, et surtout leurs déconvenues... Le talent de l'auteur passe également dans les touches d'humour, souvent sarcastique, qu'elle apporte au récit. Si The dressmaker n'est pas forcément un roman qui me laissera un souvenir impérissable, je ne manque pas de vous le recommander. Il sera parfait pour cet été, si vous avez envie d'expérimenter un peu de cette chaleur australienne. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à découvrir son adaptation ;)

★★★★ | The dressmaker, Rosalie Ham, Serpent's tail, 2000, 296 p.
Lu en anglais. Titre français : Vengeance Haute Couture.

mardi 21 juin 2016

A rainy afternoon in London

Hello ! Un billet un peu différent aujourd'hui où je vous parle d'une délicieuse après-midi passée dans la capitale anglaise. J'ai passé trois jours à Londres la semaine dernière, et j'avais réservé un afternoon tea dans le salon de thé Bea's of Bloomsbury. Une adresse que je vous recommande chaudement si vous êtes de passage à Londres. 



Je peux vous dire que c'est un vrai bonheur de trouver refuge dans ce salon de thé absolument ravissant,alors qu'il pleut des cordes dehors. Et encore plus de savourer tous ces délices !



Toute la nourriture était de qualité irréprochable, inventive et très savoureuse. Impossible toutefois d'arriver à tout manger ! Entre les petites meringues parfumées, les différentes sortes de brownies, les cupcakes et les homemade marshmallows... sans oublier les délicieux petits sandwichs salés et les scones tièdes... un vrai festin ! Les serveurs étaient charmants et nous sommes même reparties avec deux viennoiseries offertes pour notre petit déjeuner du lendemain, que demander de plus ?



Le salon de thé se trouve dans le même quartier que l'adorable boutique de la maison d'édition Persephone Books à laquelle j'aime beaucoup rendre visite lorsque le temps me le permet. Voici en image les deux livres avec lesquels je suis repartie


- Greenbanks de Dorothy Whipple
- Good evening, Mrs Craven, Molly Panter-Downes

*

J'espère que cette parenthèse enchantée vous a plue autant qu'à moi, je vous dis à très bientôt pour un billet plus livresque.



samedi 18 juin 2016

Les aventures de Cluny Brown


A l'âge de 20 ans, Cluny brown est placée au service d'une maison dans le Devon. Grande perche au physique peu avantageux, la jeune femme devient gênante pour son oncle plombier qui n'en peut plus de son incapacité à "rester à sa place". Imaginez un peu ! Cluny est même allée prendre le thé au Ritz, juste pour voir ce qu'il y avait de si prestigieux à l'endroit ! Elle a également décidé d'aider activement son oncle en s'occupant elle-même de l'évier bouché d'un client. Quoi de plus naturel, donc, pour qu'elle reste à sa place, que de la placer ? Absolument hilarant, je vous l'accorde. Dans un monde où les jeunes filles entrant au service d'une maison se font de plus en plus rares, notre héroïne est de suite embauchée par Mrs Maile, la responsable des domestique de Friars Carmel. Peu importent son allure, son grain de folie, et son avis !


Voilà un roman qui réunit tous les ingrédients d'une comédie so british des plus réussies ! Un style simple et intelligent, une construction dynamique et bien sûr, l'indispensable galerie de personnages qui n'en fait qu'à sa tête. De notre héroïne, Cluny Brown, jeune domestique indisciplinée, à l'héritier faussement révolutionnaire, en passant par un professeur en imposture, une gouvernante en mal de personnel, une Lady obsédée par son jardin et un Baron dont le ridicule n'a d'égal que l'oisiveté, aucun plaisir n'est épargné au lecteur, et quel régal !

Les chapitres courts du roman rythment les aventures de Cluny et de tout son entourage. On prend un immense plaisir à les suivre et à se moquer gentiment de tout ce petit monde. Cluny est pétillante et entière. Ses actions sont-elles le fruit d'un jeu bien dissimulé ou les conséquences d'une honnête impulsivité ? Sans doute un peu des deux, nul ne saurait le dire, et c'est aussi ce qui donne son goût au roman. Cluny a un côté insaisissable et faussement naïf. Sa candeur apparente la fait en réalité s'interroger sur les règles qu'on lui impose et leur absurdité ; sur la place qu'elle souhaite occuper et celle qu'il convient d'occuper. Notre héroïne se pose en porte-parole d'une nouvelle génération de jeunes femmes qui n'ont plus forcément envie d'être raisonnable, et qui rêvent d'autre chose que de rester à leur place. Mais ce qui fait de Cluny un personnage intéressant, c'est qu'elle a le courage de ses rêves et de ses opinions, peu importe si elle le doit à son éternelle désinvolture.

J'ai beaucoup aimé la façon dont le roman se termine, en donnant finalement l'occasion à deux "impostures" de se trouver et de découvrir ensemble leur place dans le monde, une place qu'ils auront à créer et à façonner selon leurs envies respectives. Et ce qui est merveilleux, c'est que tout cela est orchestré et finement dissimulé au sein d'une comédie de moeurs fabuleusement divertissante. Un roman parfait pour cet été !

★★★★ | Les aventures de Cluny Brown, Margery Sharp (1944), Belfond Vintage, 2015, 373 p.


vendredi 17 juin 2016

Les trois lumières

Je vous retrouve ce soir pour vous parler d'une de mes meilleures lectures de ces dernières semaines. Il s'agit d'un roman très court de Claire Keegan, une auteure irlandaise que je découvre avec un immense plaisir et dont il me tarde de poursuivre la découverte.


L'histoire se centre autour d'une petite fille qui est confiée à un couple sans enfants chez lequel elle va passer l'été loin de sa famille. Petit à petit, des habitudes se créent et des liens se tissent. Au sein de ce foyer, cette fillette découvre, entre bienveillance et tendresse, un quotidien plus doux et plus lumineux que celui qui lui a été offert jusque là. La campagne irlandaise domine ; avec sa rudesse et sa beauté pure, elle magnifie ce petit roman bouleversant qui prouve bel et bien qu'il est possible de toucher profondément le lecteur avec très peu de mots, en restant dans la suggestion. Les sentiments qu'il suscite gardent leur force brute, l'auteur les délivre intacts sans les façonner. Elle ne nomme pas, mais elle nous montre, en tissant délicatement son histoire de fils d'ombre et de lumière. Le roman m'a fait penser à ce moment très particulier lorsque le ciel noir et gorgé d'eau laisse encore pénétrer quelques rayons de soleil. La lumière ambiante prend alors une couleur jaune saturé dont la beauté va de pair avec son caractère éphémère. C'est magnifique, et on a envie de croire de toutes nos forces à une éclaircie, quand bien même on sait le déluge qui suivra. Les dernières pages, les derniers mots vous laisseront la gorge nouée... Je vous le recommande mille fois !

♥ | Les trois lumières, Claire Keegan, 2012, 10/18, 88p.

lundi 30 mai 2016

Dans son propre rôle


Fanny Chiarello dresse habilement et délicatement les portraits de deux femmes aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Fennella est domestique au sein d'un manoir dans la campagne anglaise. Un traumatisme l'a laissée muette, et c'est dans une ambiance feutrée et discrète que nous faisons sa connaissance. Jeanette est quant à elle femme de chambre au Grand Hôtel de Brighton. Elle a perdu son mari, Andrew, durant la guerre. La relation fusionnelle qu'ils entretenaient la rend aujourd'hui bien incapable de s'imaginer continuer à vivre autrement que dans un état semi-éveillé baigné des souvenirs qui habitent constamment son esprit écorché. Une lettre envoyée à la mauvaise adresse va permettre à ces deux femmes d'entrer en contact et de renverser leurs destins en s'octroyant à chacune la possibilité de vivre à nouveau.


Dans son propre rôle est un roman magnifique duquel s'échappent une grâce et une subtilité qui rendent l'histoire forte et émouvante. Les voix de Fennella et de Jeanette s'alternent et se font écho au fil des chapitres tout en gardant leur singularité. Dans la première partie du récit le lecteur prend conscience tout ce qui les distingue et de tout ce qu'elles sont susceptibles de s'apporter mutuellement, avec en filigrane l'évocation d'une passion commune pour l'opéra qu'elles s'approprient chacunes de façon très personnelle. La seconde partie du roman est quant à elle orientée vers la confrontation des deux univers et histoires des jeunes femmes, avec notamment des moments particulièrement intenses qui ne laisseront aucune d'elles indifférentes. La troisième et dernière partie donne la parole à des héroïnes plus apaisées et offre une belle conclusion à ces destins abîmés mais ô combien résilients.

Fanny Chiarello apporte également une réflexion sur la place que l'on occupe dans le monde, entre celle que l'on se donne et/ou qu'on nous donne et celle vers laquelle on a le courage de tendre. Car les histoires respectives de Fenella et de Jeanette sont aussi de formidables histoires d'émancipation, autant 'physiques' que psychologiques, les deux étant forcément liées. Toutes deux s'offrent la possibilité de se libérer de leur traumatisme et de s'affranchir de la position que la société leur a autrefois attribuée. Car les règles qui régissaient celle-ci apparaissent chaque jour plus absurdes aux yeux de ceux que la guerre a réveillés, et qui pour la première fois s'autorisent à imaginer une réalité à ce qui n'était autrefois que de doux rêves d'idéalistes. 

★★★★ | Dans son propre rôle, Fanny Chiarello, Points, 2015, 229p.

mardi 24 mai 2016

Keeper of the lost cities (1)


J'avais entendu de très bonnes choses concernant la série de Shannon Messenger, mais franchement, je ne m'attendais vraiment pas à aimer autant ce premier tome. Quel bonheur de se plonger dans une série jeunesse à la hauteur de ses attentes. Et si c'est ce que vous recherchez également, je vous recommande cette lecture !


Sophie Foster, 12 ans et demi, est une jeune fille aussi brillante que discrète. Mais Sophie a un secret qu'elle tente tant bien que mal de cacher à sa famille : elle peut entendre toutes les pensées des personnes qui l'entourent, ce qui est loin d'être une partie de plaisir au quotidien. Lors d'une sortie scolaire au musée, Sophie rencontre Fitz, un jeune garçon à l'esprit étrangement silencieux... Un nouveau monde se révèle alors à Sophie qui découvre petit à petit qui elle est et d'où elle vient vraiment.

Ce premier tome est une vraie réussite. Nous faisons la connaissance de Sophie, et nous découvrons ce nouvel univers en même temps qu'elle. Une nouvelle école, de nouveaux amis, de nouveaux parents, de quoi déstabiliser la jeune fille qui ne sait plus où donner de la tête mais notre héroïne est plutôt mâture pour son âge, et s'en sort très bien. Le monde créé par Shannon Messenger est riche, ses personnages sont drôles et attachants, l'intrigue est habilement menée et nous tient en haleine, sans nous assommer de scènes d'action (ce qui est très appréciable pour ma part). L'essentiel de l'histoire se déroule au sein de l'école, entre deux cours, après un déjeuner, ou un goûter entre amis. L'ambiance ne manque pas de nous rappeler celle que l'on retrouve à Poudlard. Mais si nous retrouvons par-ci par-là des clins d'oeil ou des similitudes au monde d'Harry Potter, celui de Sophie n'a rien à lui envier en originalité. Il s'agit davantage du plaisir de lecture, de l'attachement à toute une série de personnages à la fois charismatiques et attendrissants ainsi que de l'omniprésence de l'amitié au sein de l'histoire qui nous rappellent agréablement l'univers de JK Rowling.

J'ai vraiment adoré ce premier tome, et la fin m'a laissée émue et impatiente de me plonger dans la suite. C'est sûr, je ne vais pas attendre longtemps avant de craquer... En tout cas, j'espère que je vous ai donné envie de vous y intéresser !

♥ | Keeper of the lost cities, Shannon Messenger, Aladdin paperbacks, 2012, 488 p.
Lu en anglais. Titre français : Gardiens des cités perdues - Tome 1.

samedi 21 mai 2016

Drôle de temps pour un mariage

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en ouvrant Drôle de temps pour un mariage. Ce court roman publié en 1932 par Hogarth Press (la maison d’édition de Virginia Woolf et de son mari) semble susciter des opinions aussi tranchées qu’opposées, et après l'avoir lu, ce sont les avis positifs que je rejoins. J’ai beaucoup aimé ce texte dont la longueur frôle avec la nouvelle, et qui s’est révélé être un petit bijou tragicomique remarquablement bien mené. Ce n’est pas Virginia Woolf qui me contredira, puisqu’elle parlait du roman de Julia Strachey comme ‘astonishingly good… complete and sharp and individual’. C’était ma première découverte du catalogue Persephone Books (enfin!) et je suis ravie qu’elle m’aie autant plu.


L’intrigue du roman se concentre sur une seule journée, celle du mariage de Dolly Thatcham, et dans un seul et même endroit : la maison de campagne familiale des Thatcham. Cette unité de temps et de lieu donne au roman de Strachey des allures de pièces de théâtre. La longueur du texte, ainsi que son rythme plutôt soutenu confirment eux aussi cette impression. Les descriptions des lieux et des personnages sont vivantes, colorées et agréablement imagées, certaines sont franchement irrésistibles ! L’auteur parvient à mettre en place une atmosphère très particulière, comme suspendue dans le temps. Elle oscille habilement entre joutes verbales autour d’une table, chamailleries enfantines pour une paire de chaussettes (particulièrement drôle) et moments plus lents et mélancoliques, en fuite de la réalité. Les personnages échangent banalités et absurdités, mais se révèlent incapables de parler des choses qui leur tiennent à coeur, et subissent ainsi le déroulement des évènements. Dolly choisit de regarder ailleurs et d’ouvrir une bouteille de rhum, Joseph s'empêche d'exprimer ses sentiments et reste totalement passif. Ce fond de tragédie est compensé par une Mrs Thatcham qui s’émerveille devant un cadeau de mariage provoquant l’hilarité générale, et tentant en vain de convaincre tout le monde, elle la première, que le temps est parfait pour un mariage, mariage que l'on devine, bien évidemment, tout sauf parfait. Un peu comme le temps, finalement. Sans compter les instructions contradictoires que celle-ci donne au personnel, tout en feignant de s’étonner des situations qui en découlent. Mais les ressorts comiques ne s’arrêtent pas là, et c’est bien ce qui rend ce texte aussi savoureux !

Drôle de temps pour un mariage est une sorte de petite parenthèse de vie drôle et mordante, qu’on lit avec délectation, en nous plaisant à imaginer ce qui a bien pu arriver ensuite à tous ces personnages pourtant si peu attachants.

Je n’ai pas encore vu l’adaptation qui a été faite du roman, mais j’ai vu passer plusieurs images, et je dois avouer que l’ambiance du film a l’air très réussie.

★★★★| Cheerful weather for the wedding, Julia Strachey, 1932, Persephone books, 119 p. Lu en anglais. 
Titre français : Drôle de temps pour un mariage. Disponible en poche.

jeudi 19 mai 2016

Seaside reading

Un petit billet pour partager avec vous la 'petite' pile à lire que je me suis préparée pour ces prochains jours, notamment un long week-end en bord de mer.


Au programme :
 La mémoire des embruns, Karen Viggers
 Un certain monde, Elizabeth Harrower 
 Les aventures de Cluny Brown, Margery Sharp
 Sans oublier la baleine, John Ironmonger 
 Le grand marin, Catherine Poulain 
 Academy Street, Mary Costello
 Dans son propre rôle, Fanny Chiarello 
 Les trois lumières, Claire Keegan 
 Granny Webster, Caroline Blackwood 

En avez-vous lus parmi la sélection ? Des recommandations particulières ? Dites-moi tout dans les commentaires. La petite ⚛ vous renvoie à la page Babelio du roman où vous trouverez un résumé et quelques avis de lecteurs.

Sur ce je vous laisse, je m'en vais me poser devant La grande librairie avec une bonne infusion. Bonne soirée à tous !

vendredi 12 février 2016

Very Good Lives


Voici un très joli petit livre reprenant le discours que J.K Rowling a donné à l'Université d'Harvard en 2008. La mise en scène plus qu'originale ainsi que la charte de couleurs rouge, noire et blanche rendent justice à la beauté du discours donné par la célèbre écrivaine.

Celui-ci est articulé autour de deux axes essentiels: les bienfaits de l'échec et l'importance de l'imagination, et bien sûr sur la façon dont ceux-ci se répondent et se complètent. 

IMG_2694

En quelques lignes, l'auteur parle un peu d'elle-même, de sa philosophie de vie et de ce à quoi elle attache de l'importance afin de donner aux étudiants plusieurs pistes de réflexion pour leurs vies futures. On se délecte de son humour discret mais qui fait mouche, ainsi que des petites références à l'univers de notre sorcier préféré qui ne pourront que vous faire sourire. Je vous en aurais bien retranscrit quelques passages, mais je pense que ça vous gâcherait le plaisir de la découverte, alors je vais simplement reprendre la phrase qui apparait au dos de la couverture du livre comme titre pour mon billet, en espérant que ces quelques mots vous donneront l'envie de vous y plonger. A lire et à relire. Souvent. 

We do not need magic to transform our world ; 
we carry all the power we need inside ourselves already.

★★★★| Very Good Lives, J.K. Rowling, Sphere, 2015, 80 p. Lu en anglais. Pas de traduction française à ce jour.

lundi 8 février 2016

L'orage rompu


L'année dernière, j'ai découvert La plage d'Ostende de Jacqueline Harpman et ce fut une révélation. J'ai adoré ce roman de bout en bout, en me délectant de chaque passage, et me faisant retomber amoureuse encore et encore de la merveilleuse langue française, tellement riche et savoureuse sous la plume d'Harpman. Et j'ai retrouvé ce plaisir littéraire avec L'orage rompu. Ce court roman écrit à la première personne nous raconte l'histoire de Cornélie, une femme d'âge mûr venant d'assister aux funérailles de son ex-mari à Paris. Alors qu'elle débute son récit, elle se trouve dans le train qui la ramène à Bruxelles. Elle vient d'y faire la connaissance d'Henri, son voisin de table au sein de la voiture restaurant. Une complicité nait entre eux, et ils se retrouvent à parler de leurs vies respectives de façon plus ou moins intimes.


En confiant tout un tas d'anecdotes sur son enfance, son adolescence ou encore sa vie de femme, Cornélie passe sa vie en revue, les moments importants de son existence, les choix dont elle sait avec le recul qu'ils ont été décisifs; mais aussi les évènements et personnes qui ont fait partie de sa vie à un moment donné et qui l'ont marquée de leur empreinte. L'occasion pour l'auteur de disséquer le psyché de son héroïne en lui offrant, ainsi qu'au lecteur, toutes les clés de lecture nécessaires. Elle la confronte à ses propres contradictions, et à ses désirs. Cornélie nous parle en toute franchise de ses peurs, de ses insécurités de femme, de mère, d'ex-épouse ou d'amante, en apportant une réflexion à la fois directe et poétique sur ses sentiments. On y découvre les traits d'une femme qui se sent souvent indécise et faible, mais qui se révèle au fil des pages extraordinairement forte et touchante.
"Derrière les images familières qui forment le décor apparent de cette scène intérieure que nous nommons notre histoire, un autre récit se cache, silencieux et pathétique, gonflé par les aveux qui n'ont pas été faits, les regrets qui n'ont pas été dits, les chagrins dissimulés par pudeur et que nous avons déchiffrés sans nous en rendre compte entre les regards qui se dérobaient et les sourires forcés de ceux que nous aimions."
Ce monologue nous est livré en un seul morceau, sous sa forme la plus brute. Les confidences de Cornélie nous permettent de retracer le cheminement de sa pensée, la façon dont les évènements formateurs de son existence et de sa personnalité l'ont conduite à prendre la décision qu'elle va prendre à la fin du roman. L'auteur se concentre sur tous ces petits souvenirs et ressentis auxquels fait appel notre mental lorsqu'il est confronté à ce genre de situation où l'on sent que tout ce qu'on a connu jusque là ne tient plus qu'à un fil. Quels sont ces mécanismes psychologiques qui s'enclenchent et qui nous poussent d'un côté ou de l'autre du précipice, nous faisant basculer entre la soumission au désir qui nous habite et la sécurité de l'acte manqué ?

C'est merveilleusement bien écrit. L'humour d'Harpman, vif et subtil, parsème son texte et nous fait aimer une héroïne qu'on aurait tout aussi bien pu détester. Si je regrette certains passages un peu longuets, le roman, pourtant dépourvu de chapitres, garde un certain rythme et cultive même un suspense dont la finesse n'égale que celle de la psychologie avec laquelle l'auteur tisse son texte. Je recommande sans hésiter.
"(...) ce regard qui ne me lâchait plus et qui provoquait en moi l'étrange transmutation. Mais est-ce soi ou l'autre qui change ? Et quelque chose change-t-il ? Ou cesse-t-on brusquement de lutter contre la transformation qui a eu lieu d'emblée, dès le premier instant, reconnaît-on que l'on a passé la ligne et déjà fait plusieurs pas de l'autre côté, quitté la tiédeur quotidienne, le climat étale de la quiétude dont on avait prétendu que c'était du bonheur ? Admet-on enfin que la tempête s'est levée et que les vagues sont fortes, le vent gonfle la voilure, on est en haute mer, il n'y a plus aucune terre en vue mais seulement les écueils mortels où l'on risque de se heurter, le danger des naufrages et la folie qu'il ne faut pas retenir, l'appel adorable des sirènes qui couvre la clameur des flots et ce trouble profond dont l'invasion est exquise, on en mourra peut-être, certainement, à coup sûr, mais qu'importe ! Vive la mort qui nous emporte triomphants dans les bras du plaisir, vive le déchaînement absolu, la perte de soi, l'oubli de toute réalité."

vendredi 29 janvier 2016

La couleur du lait


Comme promis, je vous parle ce soir de ce petit roman que je viens de terminer, un roman court et intense que j'ai adoré. Il s'agit de La couleur du lait de Nell Leyson dont j'ai vu des avis on ne peut plus positifs fleurir un peu partout sur la toile il y a quelques temps. A mon tour de me joindre aux louanges et de vous le recommander sans plus tarder. La couleur du lait raconte l'histoire de Mary, une jeune fille de quinze ans vivant au sein de la ferme familiale au coeur de la campagne anglaise. Elle et ses soeurs triment sous les ordres d'un père violet et autoritaire devant une mère qui reste impassible. Seul son grand-père infirme lui apporte un peu de joie au quotidien. Sa vie change du jour au lendemain lorsque son père l'envoie chez le pasteur Graham afin de l'aider à soigner et tenir compagnie à sa femme malade. Mary a conscience de la dureté de son quotidien, mais elle ne s'en plaint jamais. Pour elle, il s'agit de sa vie, et elle n'en voudrait pas d'autre.


Bien que fondamentalement revêche et opposée à son éloignement de la ferme, on devine facilement l'attachement que développe la jeune fille pour cette femme douce et à l'écoute. La maison du pasteur est un lieu d'émancipation et de découvertes pour Mary qui va y apprendre à lire et à écrire, mais aussi et surtout à découvrir tout un nuancier de sentiments jusque là méconnus. Cependant, elle ne reniera jamais sa famille et restera toujours profondément attachée à ses racines; si elle témoigne d'une curiosité palpable pour ces nouvelles habitudes qu'elle ne comprend pas toujours, elle reste fidèle à son sens critique et à la franchise dont la famille du pasteur semble s'amuser. Qu'importe la difficulté des épreuves qu'elle a eues à traverser à la ferme, elle en parle toujours avec nostalgie, et se plait à rêver de son retour parmi les siens. Car Mary ne se considère pas du tout comme quelqu'un de malheureux, et nous fait nous rendre compte par la même occasion de l'extrême subjectivité de la notion de bonheur, et notre enclin à juger un mode de vie selon nos exigences personnelles. Il y a une scène au début du roman que j'ai adorée, et qui nous montre la grande complicité qui l'unit à ses soeurs, même si elle n'en parle jamais directement. Un matin de Pâques, Mary court sur la colline en leur compagnie pour faire un voeu avant le lever du soleil. Il se dégage de la scène un sentiment si vivace que les jeunes filles envoient au diable les éventuelles conséquences de leur impulsivité (et croyez-moi elles sont loin d'être légères). Ou peut-être que son envie de retourner chez elle témoigne d'un autre sentiment, comme celui de la peur de s'habituer à une vie trop douce qui ne peut être par définition qu'éphémère... Cependant, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, et on a tôt fait de comprendre grâce au procédé narratif que l'émancipation de Mary ne sera que de courte durée; elle lui aura tout au plus servi à nous livrer avec ses propres mots le récit de son tragique destin.


La couleur du lait est un roman court et dense qui ne laisse pas indifférent. Les mots choisis par l'auteur, la construction ainsi que le ton du roman participent à la création d'un personnage unique et si réel que l'on pourrait aisément croire que c'est bel et bien l'esprit vif et honnête de notre héroïne qui incarne la plume de l'auteur. Tout sonne incroyablement juste. C'est d'une beauté brute et sans équivoque. Et ce qui est certain, c'est que l'histoire de Mary n'est pas ce celles que l'on oublie.


mercredi 27 janvier 2016

Miss Buncle's Book

Le mois de janvier est long, et il n'est pas toujours facile de faire face à la grisaille et d'empêcher son humeur de flirter avec la morosité. Alors pour pallier à cette envie de légèreté et d'humour qui touche un peu tout le monde en ce moment, je vous propose de vous faire découvrir une de mes meilleures lectures de l'année dernière : Miss Buncle's book de D.E. Stevenson - un roman dont le corps et l'âme appartiennent sans aucune équivoque à un "genre" que je chéris particulièrement : la british comedy.


J'ai lu ce petit bijou d'humour il y a quelques mois maintenant, mais dès que j'y repense, je me surprends à sourire et à me rappeler avec plaisir de tous ces personnages hauts en couleurs, tous plus hilarants les uns que les autres.

Miss Barbara Buncle a une petite trentaine d'années, et réside dans le petit village de Silverstream, au sein d'un cottage confortable en compagnie de sa bonne. Ses rentes se font de plus en plus maigres, aussi décide-t-elle de tenter sa chance et d'envoyer le roman qu'elle vient d'écrire à un éditeur londonien. Mr Abbott en tombe immédiatement sous le charme et le roman ne tarde pas à faire son entrée à Silverstream. Il atterrit entre les mains de ses habitants qui s'y reconnaissent assez rapidement... Débute alors une chasse aux sorcières des plus truculentes afin de révéler l'identité de ce mystérieux John Smith, pseudonyme de l'infâme imposteur qui a osé révéler les petits secrets de la communauté!


Miss Buncle est un personnage comme on aime en suivre. Reléguée au second plan pour n'avoir rien de particulier à offrir, si ce n'est une forme de bienveillance qui passe inaperçue, elle va trouver bien malgré elle le moyen de s'émanciper, et se découvrir un don indéniable pour l'écriture, et notamment la comédie. On lui regrette parfois un côté un peu naïf et ridicule, mais c'est aussi ce qui fait le charme de ce roman. D.E. Stevenson traite son héroïne de la même façon dont celle-ci traite les habitants de Silverstream, avec drôlerie et honnêteté, en s'en moquant avec tendresse. Barbara ne se prend pas au sérieux, et ne fait jamais preuve de malveillance à l'égard de ses voisins. Elle rit gentiment des défauts et des qualités de chacun, sans porter de jugement si ce n'est celui de l'oeil amusé. Mais vous vous en doutez, la publication du roman est loin d'être au goût de tout le monde, et particulièrement à celui de la redoutable Mrs Featherstone Hogg (what a name!) qui feint de ne reconnaître aucune ressemblance entre Silverstream et Copperfield tout en se jurant de faire interdire le roman ! 

Miss Buncle's Book est une vraie lecture de confort, charmante et intelligente qui aura en prime le privilège de vous faire rire. Que demander de plus ? Le seul petit hic est que le roman n'est pas traduit en français, et c'est bien dommage. Il est le premier tome d'une série que je verrais particulièrement bien dans le catalogue des éditions 10/18. Il n'y a donc plus qu'à croiser les doigts et espérer que l'auteur attire l'oeil d'une maison d'édition française.

J'espère que ce billet vous a plu car il y a un autre roman du même genre dont j'aimerais également vous parler, qu'en pensez-vous ?

mardi 26 janvier 2016

Les Outrepasseurs

Je viens de terminer le dernier tome de la trilogie des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder que j'avais commencée il y a déjà quelques mois. Une fois le deuxième volet ouvert, je n'ai pu qu'enchaîner avec le dernier tome. Ces deux derniers volumes se sont révélés hautement addictifs !


Résumé (sur base du premier tome - pas de spoilers) :
Un soir, alors qu'il rentre chez lui, Peter est victime d'une attaque. Sauvé de justesse par sa mère, il est emmené dans un endroit à l'atmosphère étrange, Lion House, où on lui révèle qu'il appartient à une société secrète appelée Les Outrepasseurs. Sur place, il fait la connaissance d'autres adolescents qui découvrent en même temps que Peter ce nouveau monde dont ils n'avaient jusqu'alors jamais soupçonné l'existence. Ils rencontrent également le chef de cette étrange association : Noble, que tous nomment cérémonieusement Monseigneur, y compris la mère de Peter, Hermeline, qui lui semble être totalement soumise. L'homme a une apparence terrifiante qui ne se dégage pas uniquement de sa présence écrasante, mais aussi de son visage défiguré dévoilant une âme de guerrier qu'il faudrait être sot pour défier. Noble indique à la nouvelle génération, les héritiers, qu'ils sont sur le point de subir une épreuve d'initiation à l'issue de laquelle sera décidée leur appartenance ou non au monde des Outrepasseurs. Cette appartenance sera alors scellée d'un serment d'allégeance aux lois qui régissent la société secrète, mais surtout à son redoutable maître.

Je ne pense pas qu'il soit utile de vous en dire plus pour éveiller votre intérêt. Et ce que je peux vous confirmer, c'est que l'ensemble de la trilogie s'avère aussi prenante que les prémices de l'histoire qu'elle renferme. Le monde des Outrepasseurs est un monde dans lequel il est passionnant de se plonger, qui ne souffre d'aucun temps mort et qui jouit d'une maîtrise de narration au rythme imparable, et plutôt cruel, pour nous, lecteurs en soif d'aventures se retrouvant obligés de reposer notre lecture pour pallier aux banales exigences de notre condition de mortel.

Si le premier tome présente toutes les caractéristiques d'un tome introductif, principale reproche qui a été formulée à son égard d'ailleurs, il n'en est rien des deux volumes suivants qui libèrent le flot narratif dont l'auteur nous avait jalousement dissimulé la teneur mais dont on ne manquait pas de percevoir la force. C'est d'ailleurs ce que j'avais beaucoup aimé à la lecture du premier tome; cette impression de tenir en main toutes les clés d'un mystère dont je ne comprenais pas encore le contenu mais dont je percevais le très haut potentiel.

Nous sentons de suite que l'histoire que vivent nos héros sera partie intégrante de l'Histoire des Outrepasseurs, et qu'elle ne sera pas reléguée au rang d'anecdotes dont pourront se délecter les futures générations de guerriers. D'où bien entendu l'importance du premier volume qui pose des bases essentielles à toute l'histoire que tisse ensuite Cindy Van Wilder. Une histoire sombre et sans pitié, à l'image des personnages qui en sont à l'origine. A travers les épreuves et les décisions auxquelles elle soumet ses personnages, l'auteur analyse les tréfonds de l'âme humaine en montrant comment ce qui était à la base une malédiction a été transformée en une force redoutable; et comment celle-ci a façonné les âmes de ceux qui en détenaient les rennes pour petit à petit leur faire oublier la fine frontière séparant le bien du mal. Cependant rien n'est manichéen ou trop facile dans la façon dont l'auteur aborde ces sujets. Peter lutte davantage contre une institution et un système que contre une personne en particulier. Même si Noble en est l'incarnation et que le jeune homme lui voue une haine sans répit; en nous donnant un aperçu de ses pensées, l'auteur nous parle du poids des traditions et de cette soumission aux règles d'un système aussi bien rôdé que celui des Outrepasseurs dont la remise en question entraînerait pour ses plus fervents défenseurs un séisme au sein d'un système de valeurs perpétué depuis de nombreux siècles. Comme je le disais déjà dans mon billet sur le premier tome, rien n'est blanc, rien n'est noir, et chaque personnage oscille dans des nuances de gris tantôt claires, tantôt anthracites. Et c'est ce qui les rend encore meilleurs.

Un petit mot pour terminer sur l'écriture de Cindy Van Wilder qui donne une ambiance et un ton qui avalent l'histoire pour lui donner une forme autre, unique. Les romans ne seraient pas ce qu'ils sont sans la magie qu'elle y insuffle. On y retrouve cette ambiance glaçante, cruelle et sans pitié que l'on retrouve dans les contes dont elle manie les codes avec brio.

Lorsque j'ai refermé le dernier tome, je n'étais pas encore certaine de lui octroyer le coup de coeur. Mais je pense qu'après avoir écrit mes impressions, je ne pense pas qu'il soit encore nécessaire de me poser la question. En bref, si l'histoire vous tente, n'hésitez pas une seconde car cette trilogie figure parmi les plus réussies du genre.