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samedi 28 novembre 2015

Finding Audrey

Lorsque j'ai terminé Finding Audrey, j'avais le sourire aux lèvres. Pourtant, vu le sujet, ce n'était pas forcément gagné. Ce petit roman fut une très jolie découverte, et je vous le recommande vivement.

Depuis quelques mois, Audrey souffre de crises d'anxiété qui l'empêchent de sortir de chez elle. Elle porte également des lunettes noires, car en plus du contact physique, elle a aussi beaucoup de mal avec le contact visuel. Elle ne nous raconte pas vraiment les raisons à l'origine de sa situation, mais elle en évoque les grandes lignes, et nous fait comprendre qu'elle a été victime d'une forme d'harcèlement scolaire particulièrement traumatisante.

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Audrey nous emmène avec elle dans son quotidien et au fil de sa thérapie. Elle nous présente sa famille et nous raconte toutes leurs péripéties. Nous faisons ainsi la connaissance de sa mère, très énergique, de son père, nonchalant et drôle (malgré lui), ainsi que de ses deux frères, Franck, l'aîné de la famille et accro aux jeux vidéos, et puis Felix, le petit dernier. L'histoire commence alors que Franck, bien décidé à remporter un championnat de jeux vidéos, invite chez eux un de ses amis, Linus. La simple présence de ce dernier est une épreuve pour Audrey. Mais Linus ne la laisse pas non plus totalement indifférente, alors elle pourrait bien se laisser entrainer quelques pas hors de sa tanière pour quelques mots échangés.

L'ensemble donne un joli petit roman, touchant et plein de délicatesse. Les personnages sont assez bien croqués même s'ils frôlent parfois un peu la caricature. On s'y attache très rapidement. Si le sujet au coeur du roman peut s'avérer difficile à traiter, Sophie Kinsella l'aborde avec subtilité et s'attache davantage à la reconstruction d'Audrey qu'aux raisons à l'origine de son état, ce qui évite ainsi tout mélodrame inutile. Finding Audrey est un livre plein de vie et d'humour qui séduira sans aucun doute les amateurs du genre. Pour un premier roman jeunesse, l'auteur relève le défi haut la main. Drôle et touchant, à découvrir sans hésiter. Je n'ai pas trouvé de date de publication française mais sachez que le niveau d'anglais est tout à fait accessible.


lundi 23 novembre 2015

California Dreamin'

A part quelques dessins par-ci par-là, je n'avais encore rien lu de Pénélope Bagieu. Il y avait La page blanche qui me tentait beaucoup, mais je ne sais pas trop pour quelle raison, je n'avais pas encore sauté le pas. A croire que j'attendais sans le savoir sa dernière publication. Je ne sais pas si j'ai bien fait d'attendre, mais ce qui est certain, c'est que California Dreamin' est un petit bijou, tant sur le fond que sur la forme.

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Ce roman graphique se fait le gardien d'une histoire aussi intense que savoureuse. Il vous emportera sur un chemin de 272 pages merveilleuses où vous ferez la connaissance d'un personnage irrésistible, celui de Cass Elliot, ou Ellen Cohen de son vrai nom, la chanteuse du groupe The Mamas and the Papas. Nous suivons Cass depuis sa plus tendre enfance jusqu'à la formation du groupe et l'aube de son succès.

Le roman est découpé en différents chapitres se concentrant à chaque fois sur une personne de l'entourage de Cass, tout en gardant toujours la jeune fille/femme au centre. Cela donne une construction intéressante et originale, révélant toute la complexité de notre héroïne. Celle-ci a une personnalité exubérante cachant en réalité un certain mal-être et une volonté de trouver à tout prix sa place dans le monde. Le ton est tragicomique. Toutes les épreuves que vit Cass ne sont pas faciles, mais l'humour est toujours au rendez-vous. Elle a en effet un don pour les retournements de situation et pour tirer des évènements les plus tristes une note de positivité et d'humour. Le trait crayonneux noir et blanc de Pénélope Bagieu est superbe, il donne au roman une dimension sobre tout en recréant parfaitement l'atmosphère psychédélique et la vivacité des années 60-70. Ce qui est parfaitement remarquable quand on sait à quel point ces années-là furent innondées des couleurs les plus vives. En bref, allez-y les yeux fermés. 

Effet secondaire garanti : vous chantonnerez California Dreamin' pendant plusieurs jours ensuite.

vendredi 30 octobre 2015

Le château

Dans ce premier tome de la trilogie des Ferrailleurs, Edward Carey vous emmène au sein du château des Ferrayor situé au sommet d'une montagne de détritus. La décharge se situe quelque part en banlieue londonienne, dans un endroit qui est devenu si étrange que personne n'ose s'y aventurer. Chez les Ferrayor, cette vieille famille composée des membres les plus étranges, la tradition veut que chacun des membres de la famille reçoive lors de sa naissance un objet qui le suivra toute sa vie, ce qu'ils appellent un "objet de naissance". N'importe quel objet peut faire l'affaire : une bonde, un sifflet, un manteau de cheminée, un robinet... Personne ne sait comment ces derniers sont choisis, ni pourquoi un lien si fort se tisse entre l'objet et son possesseur...

Clod, notre héros, est un jeune homme d'une quizaine d'années, en passe de se soumettre au rituel du pantalon, c'est-à-dire de rejoindre le banc des adultes en abandonnant ses culottes courtes. Mais la particularité de Clod est sa capacité à entendre les objets parler, murmurer, crier... Alors même s'il a toujours été relégué au second plan par les membres de sa famille qui le jugent chétif et étrange,  c'est à lui qu'on fait appel lorsque la poignée de porte de Tante Rosamund disparaît... Ajoutez à ça l'arrivée d'une orpheline très particulière au sein du château ainsi que celle d'une tempête et vous avez dans vos mains les ingrédients pour secouer les fondations sur lesquelles repose tout ce beau petit monde et ses traditions.

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Ce qui a tout de suite attiré mon attention dans ce livre, c'est son originalité, difficile de ne pas être intrigué par cette histoire de décharge, de château, d'objets de naissance ou encore d'objets qui parlent. C'est le roman de ma liste d'Halloween qui m'attirait le plus et je vous mentirais si je vous disais que je n'ai pas été déçue. Ce qui est certain, c'est que l'univers créé par l'auteur est incroyablement inventif et loufoque. Il y a d'abord le château à l'architecture très discutable qui est un endroit aussi affreux que fascinant. La vie au château ainsi qu'au sein de la décharge a quelque chose de très angoissant. Nous sommes étouffés par l'odeur et si le château est grand, le fait qu'il soit interdit d'en sortir sans danger rend le tout très claustrophobe. Il y a aussi un côté sombre et sale que l'auteur arrive parfaitement à faire passer (je pense ici à la scène des punaises, brrrr). Les personnages sont assez uniques en leur genre. Certains vous fichent d'ailleurs franchement la trouille. Car le livre est parsemé d'illustrations réalisées par l'auteur qui s'insèrent dans le récit comme des portraits de famille. C'est très bien fait et ça ajoute à l'ambiance du roman.

Tous les ingrédients étaient présents pour me faire passer un moment hors du commun, mais ça n'a pas fonctionné et je me suis ennuyée pendant une bonne partie de ma lecture. Je n'ai pas accroché avec le style d'écriture de l'auteur jouant sur les répétitions. Je l'ai trouvé trop affecté et artificiel. L'intrigue peine à s'installer et trop peu d'informations nous sont révélées avant la fin du récit. Du coup, on s'enlise et on traine. On attend que ça démarre et quand ça se passe, l'envie n'y est plus vraiment. Bien sûr, je conçois que Le château est un premier tome et qu'il a aussi pour but d'installer l'histoire qui va se développer dans les deux tomes suivants, mais la magie n'a tout simplement pas opéré avec moi, et je ne pense pas que je lirai la suite.

Si vous l'avez lu ou s'il vous tente, n'hésitez pas à m'en parler dans les commentaires !

jeudi 29 octobre 2015

Meurtres au manoir

Meurtres au manoir m'a fait découvrir la plume de Willa Marsh et j'en suis plus que ravie car j'ai adoré son écriture très particulière et son humour plutôt acide. Je vais m'empresser de découvrir d'autres romans de l'auteur, Le journal d'Amy Wingate m'attend déjà dans ma PAL.

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L'histoire commence alors que nous faisons la connaissance de Clarissa, une jeune londonienne dont le seul but dans la vie est de se trouver un bon parti pour échapper aux contraintes que lui imposerait une vie active et ordinaire. Quelle chance a-t-elle de rencontrer Thomas, un jeune veuf à la personnalité lisse qui ne tarde pas à tomber sous son charme. Clarissa éprouve de l'affection pour Thomas, mais c'est du style de vie qui l'attend dont elle tombe follement amoureuse, et plus particulièrement du splendide manoir de style Tudor où elle rêve d'établir demeure. Ce dont Clarissa ne se doute pas, c'est que les deux vieilles tantes qui résident au manoir et qu'elles trouvent absolument adorables sont en train de mettre en place un plan particulièrement retors pour arriver à leurs fins.

Perdu quelque part au fond du Pays de Galles, le manoir est loin d'être une bâtisse ordinaire. Il abrite depuis des générations la famille de Thomas dont la généalogie ne s'est pas gênée pour emprunter des voies détournées. Surtout, il est intrinsèquement lié aux terres sur lesquelles il a été bâti. Les lieux sont inondés de vieille magie, une magie qui trouve sa source dans d'anciens rites païens. Le manoir et ses terres ont un côté ensorcelant, leurs personnalités sont magnétiques. Leurs occupants se transforment en marionnettes sous leur emprise. On ne sait pas du tout où Willa Marsh nous emmène, et on se laisse totalement emporter par ce récit à l'ambiance très sombre où se déploie toute la noirceur de l'âme humaine. Pourtant, Meurtres au manoir est un roman que j'ai aussi trouvé extrêmement drôle. L'humour y est noir et grinçant, il fonctionne totalement aux dépens des personnages. Les personnalités les plus faibles et maléables sont écrasées et manipulées, et il en va de même pour les hommes qui n'ont ici qu'un rôle réduit à celui de géniteur. Meurtres au manoir est en effet avant tout un récit de femmes au cours duquel les desseins les plus vils s'entrechoquent et s'entremêlent pour donner lieu à une comédie à l'image de ses personnages les plus forts : immorale et délicieuse.

J'ai vraiment adoré ce roman cynique aux allures gothiques où se cotôient magie noire, fantômes et manipulations les plus diverses. L'ensemble a un petit côté théâtral qui fonctionne à merveille. C'est franchement savoureux, et ça s'agrémente parfaitement d'une bonne tasse de thé. Surtout si on l'aime amer.

mercredi 28 octobre 2015

Maisie Hitchins - L'affaire du manoir hanté

Lorsque j'ai craqué pour ce petit livre tout mignon, je ne savais pas qu'il s'agissait du troisième tome des aventures de Maisie. Ce n'est pas bien grave, cela ne m'a pas empêchée de suivre l'histoire du manoir hanté, mais ce qui est certain, c'est que je lirai volontiers les autres aventures de notre très jeune héroïne car j'ai adoré cette petite histoire mignonne et sans prétention.

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Maisie Hitchins est un des petits personnages les plus attachants que j'ai pu rencontrer. Je ne sais pas vraiment l'âge qu'elle a, sans doute une dizaine d'année, mais il ne faut pas se fier à sa taille ni à son âge, car c'est une petite fille pleine de ressources. Elle a dû quitter l'école jeune pour pouvoir aider sa grand-mère à tenir sa pension londonienne située au 31 rue Albion. Mais Maisie ne manque pas de distractions avec son petit chien Eddie qui la suit partout et qui est très coquin. Maisie a également une bonne amie (qu'elle a rencontré, je pense dans les tomes précédents), prénommée Mlle Alice qui vient régulièrement à la pension suivre les cours de Mme Lorimer, professeur de français. Maisie est un peu inquiète car elle n'a pas vu son amie depuis plusieurs semaines et se décide à lui rendre visite afin de voir comment elle se porte. Au lit depuis plusieurs semaines, la petite Alice se remet doucement de sa maladie. C'est alors que M. Lacey, le père d'Alice propose aux jeunes filles un séjour à la campagne afin d'optimiser la convalescence de sa fille. Nos deux jeunes héroïnes ne se doutent pas du tout de ce qu'elles vont trouver en arrivant à Wisteria Lodge, un manoir qui serait hanté... Réalité ou légende ? Armée de sa loupe et de son carnet ainsi que de son petit Eddie, Maisie est prête à relever le défi et à résoudre ce mystère !

Une heure de lecture, une heure de régal. L'histoire est chouette, mignonne et pleine de rebondissements. J'ai beaucoup aimé les résolutions des différentes énigmes qui s'imposent aux jeunes filles et qui mettent de côté pour une fois un aspect surnaturel vu et revu. La logique et la déduction ont toute leur place dans le récit, et elles ne manquent pas de stimuler l'intelligence de Maisie. Notre petite apprentie détective est à croquer.

De plus, les dessins qui parsèment le récit sont vraiment réussis, l'illustratrice a un joli coup de crayon. Si vous cherchez une petite histoire sympathique à lire ou faire lire à vos petits (dès 9 ans), je vous conseille de leur faire rencontrer Maisie Hitchins !

mardi 27 octobre 2015

Blackwood - Le pensionnat de nulle part

Je vous emmène aujourd'hui au milieu de nulle part, dans un endroit qui vous flanquera à coup sûr la chair de poule (enfin... si vous êtes facilement effrayés comme je le suis !). Intéressés ?

Kit commence l'année dans une nouvelle école, un pensionnat tenu par Mme Duret, une française aux méthodes d'enseignement peu orthodoxes (ils ne savent pas à quel point...). Si cette nouvelle expérience enthousiasmait la jeune fille au départ, l'idée de vivre cette aventure sans sa meilleure amie dont la candidature n'a malheureusement pas été retenue lui parait beaucoup moins séduisante à présent. Et lorsque la voiture arrive dans l'allée surplombant la pension, un sentiment très étrange envahit Kit qui n'a alors qu'une envie, s'échapper... Notre héroïne n'est pas au bout de ses peines...

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Ce court roman jeunesse raconte une histoire prenante et plutôt originale. L'ensemble est rythmé autour de chapitres courts, l'écriture est simple mais elle ne manque pas de nous emporter. Je dirais de ce roman qu'il est efficace, mais il n'est pas pour autant dépourvu de défauts. Les idées développées sont assez intéressantes mais elles auraient gagné à être plus fouillées, nous restons trop en surface. Je dois avouer que j'aurais aimé en savoir davantage sur l'histoire de Mme Duret et ce qui l'a menée jusqu'à Blackwood. Quant à la fin, elle est beaucoup trop précipitée.

Le roman a été publié pour la première fois en 1974, il a été mis à jour en 2011, ce qui explique les mentions de téléphones et ordinateurs portables, d'internet ou de Google. Personnellement, j'aurais préféré que ça ne soit pas le cas. Rappeler l'époque à laquelle l'histoire est censée se dérouler aurait été suffisant, même si ce n'était pas vraiment nécessaire. Je trouve que forcer le roman à entrer dans une époque qui n'est pas la sienne lui fait perdre sa dimension intemporelle et une bonne partie de son ambiance, bien que je puisse concevoir que pour intéresser un public jeune il faille peut-être des éléments auxquels ils puissent s'identifier.

Pourtant, j'ai passé un moment fort agréable (si agréable est véritablement le mot) à Blackwood. L'atmosphère est particulièrement angoissante, et nous vivons l'étouffement de Kit à mesure qu'il grandit au fil des chapitres. Comme elle on se demande ce qui peut bien se passer, qu'est-ce qui se cache derrière ces évènements et comportements plus qu'étranges dont elles et ses camarades sont les témoins. C'est bien pensé et l'auteur a réussi à me troubler à plusieurs reprises. Disons que c'est un petit roman simple et efficace convenant bien à l'automne. Je ne vous dis pas de vous ruer dessus, mais je ne vous le déconseille pas non plus.


dimanche 25 octobre 2015

Le livre des Baltimore

Que vous l'ayez lu ou non, je pense que quand on s'intéresse de près ou de loin à la lecture, on a forcément entendu parler du succès du roman La vérité sur l'affaire Harry Québert de Joël Dicker. Dans Le livre des Baltimore, nous retrouvons le même héros, l'écrivain Marcus Goldman qui nous raconte cette fois l'histoire de sa famille, et plus précisément celle de sa famille vivant à Baltimore.

Les Goldman de Baltimore ont connu un Drame familial il y a des années, mais nous ne savons pas lequel et nous ne savons rien des circonstances qui ont mené à cet évènement tragique. Cependant, l'auteur (et/ou le narrateur?) choisit de l'évoquer directement. Marcus nous invite à faire la connaissance de son oncle, de sa tante et de ses cousins. Il nous raconte leur histoire et leur rend hommage.

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Je n'en dis pas plus car je ne veux surtout pas ruiner le suspense et la tension dramatique mis en place par l'auteur qui nous livre ici une histoire aussi prenante que bouleversante. J'avais oublié à quel point l'écriture de Joël Dicker était addictive, difficile une fois ouvert de renoncer à le dévorer en une seule bouchée. Le livre des Baltimore est un récit haletant dont le rythme soutenu est donné par une narration éclatée très bien maîtrisée. Joël Dicker emmène son lecteur à différentes époques sans jamais le perdre. Chaque chapitre en appelle un autre et très rapidement, vous vous retrouvez pris dans les filets d'un engrenage que vous peinez à arrêter. Pourtant, Le livre des Baltimore n'est pas un thriller, et il n'empreinte pas non plus les attributs du roman policier comme l'avait fait La vérité... Il est même empreint d'une certaine langueur, de la nostalgie du passé mais aussi d'une grande tristesse, sans jamais verser dans le mélodrame larmoyant.

Le roman jongle avec secrets de famille, jalousies, amours contrariées et liens fraternels absolus... C'est un roman qui parle avant tout de la grandeur des sentiments humains quels qu'ils soient, bons ou mauvais. Il nous rappelle que rien ni personne n'est tout blanc ou tout noir et que l'amour sous toutes ses formes est définitivement quelque chose d'aussi intangible qu'indomptable. L'auteur donne vie à des personnages magnifiquement nuancés. C'est beau, tragique, bouleversant. Et on pardonne aisément les ficelles de narration parfois un peu grosses ou les quelques répétitions par-ci par-là.

A travers le personnage de Marcus, Joël Dicker amène également une très belle réflexion sur le métier d'écrivain, sur les raisons d'écrire, sur les livres et ce qu'ils nous apportent et comment ils nous construisent. Le dernier paragraphe est un de ceux qui m'a le plus émue et qui a confirmé le coup de coeur dont j'avais déjà dessiné les contours au fil des pages. A découvrir sans hésiter. A noter qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu La vérité... préalablement.

vendredi 23 octobre 2015

Lectures d'automne (2) - Halloween !

Dans une semaine, c'est Halloween ! Je ne peux pas vraiment dire que je suis une fana de la fête (je suis bien trop froussarde), mais j'aime les couleurs et l'ambiance qu'elle dégage. C'est la raison pour laquelle je prends toujours plaisir à piocher dans ma PAL quelques livres qui ne manqueront pas de m'envelopper de leurs atmosphères, non pas vraiment effrayantes mais au moins inquiétantes (en tout cas pour la plupart). Si vous êtes en manque d'inspiration pour la semaine prochaine, je suis presque certaine que vous trouverez une idée de lecture dans les titres présentés ci-dessous. Comme d'habitude, les titres renvoient vers leurs pages Babelio.

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Commençons doucement avec un petit roman jeunesse qui m'a l'air tout mignon, Maisie Hitchins - L'affaire du manoir hanté d'Holly Webb. Je pense que je vais passer un moment adorable avec Maisie, en tout cas, les illustrations sont à croquer ! Je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'un tome 3, mais je ne pense pas que ça posera problème dans ma lecture.

Juste à côté vous trouverez le premier tome de la série des sorcières Mayfair, Le lien maléfique d'Anne Rice qui est un classique du genre si je ne me trompe pas. Je l'ai dans ma PAL depuis un moment et il me tente énormément, mais j'ai l'impression qu'il va me faire pas mal peur alors inconsciemment je repousse... Certains d'entre vous l'ont-ils lu ?

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J'ai cédé et j'ai acheté cet été le premier tome de la série de Ransom Riggs, Miss Peregrine's home for peculiar children. J'ai résisté un moment avant de craquer, ne sachant pas si le livre me tentait pour ce qu'il était ou en raison du martèlement qu'on a pu voir sur la blogo, et plus particulièrement sur Youtube.  A moi de me faire ma propre opinion maintenant...!

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De tous ceux que j'ai sélectionnés, je pense que Le château (Les ferrailleurs #1) d'Edward Carey est celui que je suis le plus certaine de lire la semaine prochaine. Je ne sais pas s'il sera vraiment spooky, mais l'univers qu'a créé l'auteur semble vraiment unique (avec un héros capable de parler aux objets), sans parler du livre en lui-même qui est superbe. Le troisième volume vient de sortir en anglais, j'espère que la traduction du tome 2 en français ne se fera pas trop attendre (dans la mesure du possible, j'essaie de continuer une série dans la langue dans laquelle je l'ai commencée).

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Continuons avec The Graveyard book (L'étrange vie de Nobody Owens) de Neil Gaiman que je veux lire depuis des lustres. J'ai ramené cet exemplaire de New York l'an dernier, il est vraiment temps que je m'y mette, je n'en entends que du bien !

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Petit achat de cette automne car je n'ai pu résister à son résumé: Blackwood, le pensionnat de nulle part de Lois Duncan, auteur assez connue (le roman date de 1974) qui vient tout juste d'être traduit. Une vieille bâtisse hantée, des comportements très étranges et une sensation d'isolement... Que demander de plus pour Halloween ?

Juste à côté se trouve un roman de Shirley Jackson, assez réputée elle aussi pour ses récits fantastiques frôlant l'horreur. J'entends parler de We have always lived in the castle (Nous avons toujours vécu au château) depuis un sacré moment et j'espère vraiment le lire cette année. Le roman parle d'une famille décimée vivant recluse dans un vieux château... Apparemment, il donne pas mal de frissons (comme sa couverture) !

Et pour terminer, j'ai rajouté le premier tome de la série L'apprenti épouvanteur de Joseph Delaney, une série assez connue qui m'intrigue et dont j'aimerais découvrir le premier tome pour me faire une idée. 

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Ainsi s'achève ma PAL d'Halloween ! Assez ambitieuse n'est-ce pas ? Je ne pense pas que j'arriverai à tout lire, mais ça fait partie du plaisir de se préparer ce genre de petites listes :-)

Je suis bien sûr très curieuse et j'aimerais savoir si vous aussi vous avez sélectionné quelques lectures pour ce moment en particulier. Si oui, lesquelles ? Et comme toujours, si vous en avez lus dans la liste ou si certains vous tentent, n'hésitez pas à me dire tout ça :-)



mercredi 21 octobre 2015

Broadway - Une rue en Amérique

J'ai découvert le premier tome de Broadway, Une rue en Amérique un peu par hasard à l'automne dernier et aussi bien le dessin, l'ambiance que l'histoire m'avaient beaucoup plu. Nous sommes au début du 20ème siècle, et nous suivons les aventures de Fanny, une danseuse de revue qui tente de se faire sa place dans le milieu. La jeune femme, toujours de bonne volonté mais souvent maladroite a le don de se retrouver dans des situations délicates. Et l'espièglerie de son petit compagnon, un furet nommé Pâlichon, ne manque pas d'ajouter à son embarras. A la recherche d'une nouvelle place, elle est engagée par Lenny et George, deux frères qui ont décidé de reprendre le Chapman's paradise, le cabaret qui appartenait à leur défunt frère. Ils n'y connaissent rien au milieu de Broadway mais ils sont prêts à tout pour donner une seconde vie au Chapman's. C'est ainsi que les aventures de nos personnages principaux débutent...

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Cette bande-dessinée découpée en deux tomes est un vrai régal. Les dessins aux couleurs chaudes sont particulièrement réussis. Ils nous projettent dans l'ambiance new yorkaise du début du 20ème avec brio. Les personnages et leurs expressions ainsi que la dynamique des planches relèvent quant à eux du ravissement.

L'histoire n'a rien d'extrêmement originale, mais elle a tous les ingrédients pour plaire et vous faire passer un excellent moment. Le deuxième et dernier tome nous laisse un peu sur notre faim, et j'aurais personnellement accueilli volontiers un troisième volume, mais le récit se tient, et tout se termine sur une touche plus que satisfaisante. Il ne manquait pas grand chose pour que ça soit un coup de coeur ! Mais ce qui est certain, c'est que je les relirai volontiers lorsque l'envie me prendra de me plonger dans cette ambiance extraordinaire. A découvrir sans hésiter ! Je trouve d'ailleurs que ce spectacle en deux actes ferait un excellent cadeau de Noël.


lundi 19 octobre 2015

#BibliophileMonday - Illustrated Harry Potter Edition

Il est 16 heures, que diriez-vous de prendre un thé en ma compagnie le temps de feuilleter ce merveilleux livre ? Voici des mois que j'attends avec impatience cette édition totalement illustrée du premier tome d'Harry Potter. Je pensais être sage et patienter jusqu'à Noël, mais grâce à un petit lutin un peu en avance, j'ai la chance de pouvoir en profiter dès aujourd'hui ! Harry Potter étant une lecture toute indiquée pour la période, je me suis dit que ça serait chouette d'en faire un #BibliophileMonday, vous ne trouvez pas ?

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Je suis complètement sous le charme de cette couverture qui nous donne un aperçu des merveilles que renferme ce trésor.

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Voici deux de mes illustrations préférées : la magique Diagon Alley, et la scène entre Harry et Dumbledore dans le chapitre sur le miroir du Riséd.

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Ci-dessus vous pouvez admirer l'illustration de la couverture sur une superbe double-plage. Et juste en-dessous une autre des illustrations qui me font chavirer. Les dégradés bleus et verts sont absolument renversants. Et rien de mieux qu'une petite citrouille pour les faire ressortir :-)

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J'espère que cette petite incursion en images en ma compagnie vous a plu. Je me suis limitée au niveau des photos pour que ceux qui désirent se faire un petit plaisir puissent rester surpris. Le livre sort en français le 22 octobre si je ne me trompe pas. Le prix n'est pas très démocratique, mais si vous lisez l'anglais, vous pouvez faire une économie d'environ une dizaine d'euros en le commandant en version originale.

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N'hésitez pas à partager des photos de vos plus beaux livres avec le #BibliophileMonday, sur Twitter ou Instagram, je me ferais un plaisir de découvrir ça !


dimanche 18 octobre 2015

Miss Alabama et ses petits secrets

Totalement séduites par le merveilleux Beignets de tomates vertes, mon amie Shopgirl et moi-même avions décidé de nous lancer dans la lecture d'un autre roman de Fannie Flagg, Miss Alabama et ses petits secrets. Je dois avouer que je ressors de cette lecture mitigée.

Maggie, belle femme de 60 ans, autrefois couronnée Miss Alabama, a décidé qu'elle avait connu le meilleur de ce que la vie avait à lui offrir et a mis sur pied un plan des plus savants afin de disparaître. Une entrée de jeu pour le moins cocasse qui apporte un côté loufoque au roman ; j'avais hâte de voir comment l'auteur allait s'en emparer pour nous raconter l'histoire de Maggie. Cependant, je dois bien avouer que ma lecture ne fut pas à la hauteur de mes attentes. Au final, j'ai trouvé la structure du roman assez bancale, avec un rythme inégal, et ça a rendu ma lecture un peu ... ennuyeuse. On a souvent l'impression de stagner, et les retours dans le passé arrivent parfois de façon inopinée, sans lien particulier avec les évènements du présent.

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J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Maggie, malgré les efforts de l'auteur, sa personnalité reste hermétique, et en refermant le roman, on n'a pas vraiment l'impression de la connaître bien plus qu'au début. Pour ma part, je n'ai pas trouvé son épiphanie très convaincante, on reste très en surface et tout en clichés. C'est dommage car Maggie est un personnage qui aurait pu se révéler extrêmement intéressant. Elle n'est pas entrée dans le moule imposé dans la société, et mène une vie indépendante malgré une passivité crispante. Mais elle a davantage subi sa vie plutôt qu'elle n'en a pris le contrôle, ce sont les évènements qui se sont imposés à elle qui l'ont guidée, et si elle n'avait pas eu la chance de tomber sur l'extraordinaire Hazel, qui sait où elle aurait atterri. Ce qui fait que lorsque l'auteur lui fait prendre une telle décision et qu'elle s'entête dans cette direction, on a un peu du mal à y croire.

Ce qu'on ne peut cependant pas reprocher à Fannie Flagg, c'est ce souffle de féminité qui habite le roman. Miss Alabama et ses petits secrets est définitivement un roman de femmes. A part notre héroïne, elles sont toutes un caractère bien trempé et évoluent dans la société sans l'aide ni le soutien de la gente masculine. Hazel, Ethel, Brenda sont toutes des femmes fortes, pleine de caractère et qui ne se laissent pas faire par la vie qu'elles croquent à pleines dents. L'amitié qui lie ses femmes est magnifique, et inspirante. Et le fait que Maggie soit incapable de voir ce qu'elle possède est d'autant plus agaçant. Autre point que j'ai beaucoup apprécié, c'est l'amour de l'auteur pour le sud des Etats-Unis et l'Alabama en particulier. Impossible de ne pas le percevoir, et d'avoir envie d'aller nous aussi admirer la vue de Crestview, l'endroit en hauteur où se situe une propriété qui fait rêver notre héroïne.

Un roman moyen donc, passablement ennuyeux, et à la construction un peu artificielle mais qui ne m'a pas complètement déplu pour autant. Cela dit, je vous recommande plutôt Beignets de tomates vertes de l'auteur.

Ne manquez pas le billet de Shopgirl sur son blog :-)


samedi 17 octobre 2015

Des lectures pour l'automne

Il fait déjà bien froid, le chauffage est allumé, et l'envie de longues soirées au chaud à lire se fait ressentir. J'aime toujours lire le soir, ce n'est pas une activité que je réserve à l'automne, mais les rituels sont différents. On sort les couvertures et le gros gilet. On ne se prépare plus une grosse théière uniquement pour se désaltérer, mais bien pour se réchauffer. Les tables d'appoint sont remplies de toutes les petites choses dont on pourrait avoir besoin ou envie, car une fois installés dans notre fauteuil, pas la peine de nous demander de bouger. Parmi ces indispensables, les livres sont au premier plan. Je vous ai donc dressé une liste de mes livres préférés parfaits pour la saison.


L'année dernière, j'ai dévoré A tree grows in Brooklyn de Betty Smith que j'ai absolument adoré. Ce roman vous raconte l'histoire de Franny, une jeune fille issue d'une famille pauvre de Brooklyn. A tree grows in Brooklyn est un roman très fort et beau qui vous emporte dans son monde. Il est difficile d'en sortir ensuite. J'ai très envie de le relire un jour, et si je le fais, je pense que je privilégierais la période automnale. Il existe en français sous le titre Le lys de Brooklyn.

Ahhhh Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh. Un roman que je ne cesse de recommander depuis que je l'ai découvert voilà déjà pas mal d'années maintenant. L'envie de le relire est immense, mais je me fais toujours rattraper par le poids de ma PAL ... Quatre soeurs suit les aventures de la famille Verdelaine, cinq soeurs orphelines (voyez déjà l'humour de l'auteur) vivant dans une grande maison, la Vill'Hervé quelque part sur une falaise de la côte Atlantique. C'est drôle, émouvant, et tellement bien écrit. A savoir que mon édition est une intégrale des quatre tomes que vous pouvez retrouver séparément. Vous pouvez également faire la connaissance des soeurs Verdelaine en bande-dessinée. Les deux premiers tomes sont sortis et j'attends avec grande impatience la sortie du suivant. Comme vous pouvez le voir, la couverture du premier tome est aux couleurs de l'automne !

Je pense qu'on ne doit plus présenter Rebecca de Daphné du Maurier qui est pour moi LA lecture d'automne par excellence. Un manoir hanté par le fantôme de l'ancienne maîtresse des lieux, une ambiance qui glace le sang de notre jeune héroïne naïve et impressionnable. Manderley est définitivement un endroit à visiter durant l'automne, sombre et mystérieux.

Et puis il y a Le manoir de Tyneford que j'ai lu et adoré il y a quelques mois. Comme tous les romans que je cite, c'est une histoire qui peut se lire à n'importe quel moment de l'année, mais s'il patiente dans votre PAL, je vous recommande de le sortir au cours des prochaines semaines. La encore, nous faisons la connaissance d'un manoir bien particulier, celui qui accueille Elise, une jeune viennoise juive en fuite à l'aube de la seconde guerre mondiale. Et nous faisons la connaissance de la famille Rivers et de tous les personnes qui gravitent autour d'eux. Surtout, nous suivons l'évolution d'Elise, déchirée d'avoir dû quitter les siens, mais qui trouve à Tyneford l'amour d'une autre famille. S'il est question de manoir également, l'ambiance n'a rien de celle de Rebecca.


Je ne sais pas s'il est encore bien utile de présenter 84 Charing Cross Road d'Helene Hanff. Ce petit roman épistolaire contient les échanges entre une américaine en mal de lectures et une petite librairie londonienne spécialisée dans les livres rares. Un petit bijou dont le charme désuet convient parfaitement à la saison.

L'année dernière, à peu près à la même période d'ailleurs, j'ai découvert la plume de Jonathan Coe avec The rain before it falls. Un roman qui m'a laissé une empreinte toute particulière et dont la mélancolie ne pourra que vous toucher vous aussi. Le roman existe en français sous le titre La pluie avant qu'elle tombe.

Mais que serait l'automne sans la lecture d'un cosy mystery ? Ouvrez The sweetness at the bottom of the pie, et partez faire la connaissance de Flavia de Luce, une jeune fille d'une dizaine d'années passionnée par la chimie et ses miracles. Flavia vit dans un manoir délabré en compagnie de son père philatéliste et de ses soeurs avec lesquelles elle ne s'entend pas. Vous imaginez bien sa réaction lorsqu'elle découvre un homme mort dans le jardin de la propriété... Enfin une aventure intéressante ! J'ai adoré ce premier volet des aventures de Flavia, et je compte bien me plonger dans le second tome cet automne. Le roman existe en français sous le titre Les étranges talents de Flavia de Luce.


Autre détective amateur à ses heures perdues : Isabel Dalhousie. Ce qui me suivent depuis un moment ne sont pas sans savoir à quel point j'aime Alexander McCall Smith, et la série mettant en scène le personnage d'Isabel Dalhousie n'est certainement pas étranger à l'amour que je porte à l'auteur. Isabel vit à Edimbourg et nous arpentons la ville en sa compagnie. Philosophe de formation, elle est toujours amenée à se poser mille et une questions sur la vie, le comportement des gens et tous les mystères que renferme nos existences. Mais quand un véritable mystère se déroule sous ses yeux, elle est bien incapable de ne pas s'en emparer pour trouver la solution ! The Sunday Philosophy Club a tout pour vous faire passer un très bon moment et vous convertir à un style de vie qui vous fera rêver. Ce premier tome est paru en français sous le titre Le club des philosophes amateurs.

Terminons par un classique : Persuasion de Jane Austen, mon préféré de l'auteur jusqu'ici. J'aime la mélancolie qui s'en dégage, les réflexions d'Anne, ce personnage bienveillant et fort à l'âme blessée, dont la douceur et la discrétion ne laissent pas soupçonner la force de ses sentiments.

Et voilà pour ma petite liste de suggestions de livres à lire pour cet automne ! Si certains vous tentent, si vous en avez lus dans la liste ou si vous avez d'autres suggestions, je serais ravie que vous m'en fassiez part dans les commentaires ! Je pensais vous présenter également quelques titres pour Halloween, je ne sais pas si ça vous tente ? J'ai aussi ma pile à lire d'automne et d'Halloween à vous présenter et pas mal de billets de lecture à rédiger donc je pense que le blog sera pas mal actif au cours des prochains jours ! Passez un très bon samedi automnal :-)


lundi 12 octobre 2015

Hôtel Summertime - Tome 2 : Tanya

Après avoir refermé le premier tome, je n'ai pas résisté longtemps à me replonger dans l'univers d'Amy et Tanya et de retourner à Foxwood. Ce deuxième tome est une véritable ode à la saison automnale, et ce fut un vrai régal de participer aux évènements de saison ! Foxwood n'a pas grand chose à envier à Stars Hollow de ce côté-là (à part peut-être les Gilmore ^^). Et pour cause ! Comme chaque année à la même période, Foxwood célèbre William Monk, un cinéaste du début du 20ème siècle ayant réalisé toute une série de films d'horreur muets. Monk est un ancien résident de Foxwood, et plus précisément de l'hôtel Summertime qui apparaît dans plusieurs de ses films. De quoi agiter chaque année les habitants de notre charmant petit village et d'attirer les aficionados du réalisateur. Place aux déguisements, le festival Monk peut commencer !

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Ce deuxième tome est une nouvelle fois une jolie réussite. Nous retrouvons avec plaisir Amy et Tanya qui sont de retour à Foxwood pour les vacances d'automne. Elles rejoignent leur ami Callum, un grand amateur du travail de Monk. Ils décident d'organiser leur propre petit festival à l'hôtel Summertime. Ensemble, ils forment un beau trio plein de ressources. Ce n'est pourtant pas les déconvenues qui vont manquer et leur amitié sera mise à l'épreuve, notamment lorsqu'un acte de vandalisme remet en cause leur projet.

Plusieurs petites intrigues jalonnent ce deuxième tome dont l'une d'elle tourne bien entendu autour des ressources intarissables de l'hôtel. Il n'a pas fini de nous révéler ses secrets ! Louise Byron fait de nouveau un travail admirable sur l'ambiance, et tout ce que vous avez envie de faire lorsque vous refermez le livre, c'est de courir acheter quelques citrouilles afin d'assortir votre intérieur aux couleurs de l'automne. C'est le genre de petite lecture parfaite pour la saison.

Hôtel Summertime - Tome 2 : Tanya, Louise Byron, Flammarion jeunesse, 236 p.

mercredi 7 octobre 2015

Uprooted

Je vous parlais dans un précédent billet de la fourberie des jolies couvertures, et bien je peux vous affirmer que ce roman en est le parfait exemple. Uprooted avait pourtant tout pour me plaire, de son résumé attrayant aux avis dithyrambiques sur Goodreads, en passant par son esthétique parfaite. The whole package. Mais au final, la magie n'a pas fonctionné avec moi.

Agnieska vit au sein d'un village situé aux abords du "Bois", une forêt enchantée dont les maléfices ne manquent pas d'originalité et ne cessent de perturber la vie des contrées qui le bordent. Les villageois bénéficient de la protection d'un puissant sorcier, le Dragon. En échange, tous les dix ans, celui-ci contraint les villageois à lui livrer une jeune fille de 17 ans, qui part vivre avec lui dans sa tour, située à côté du village. Personne ne sait ce qui arrive aux jeunes filles lorsqu'elles sont à son service. Ce qui est certain, c'est qu'une fois qu'elles sortent de la tour, elles ne se réinstallent jamais au sein de leur village. Elle partent pour la ville où elles décident le plus souvent d'obtenir une éducation. Certains diront qu'il leur offre un avenir, mais personne ne sait en échange de quoi... Cette année, une nouvelle jeune fille sera choisie. Tous pensent que Kasia, l'amie la plus proche d'Agnieska sera celle que le Dragon emmènera, mais le lecteur se doute bien qu'il en sera tout autrement...

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Il y a beaucoup d'éléments et de passages de ce roman que j'ai découverts et lus avec plaisir. Le mystère tournant autour du Dragon, la façon dont la magie est abordée (de prime abord) et les mystères qu'elle renferme notamment dans les différentes façons de la pratiquer, le rapport à la nature, elle-même intimement liée à la magie, ainsi que le style d'écriture de l'auteur qui dans un premier temps nous plonge dans l'atmosphère du conte de fée dans ce qu'il a de mystérieux et d'inquiétant, sont autant d'aspects de l'intrigue qui offraient au roman un immense potentiel.

Pourtant, Uprooted ne m'a pas du tout convaincue. Ce qui commençait comme une histoire captivante s'est transformé en un récit brouillon où chacune des parties semblaient artificiellement rattachées les unes aux autres. Chaque évènement mène à un autre, le rythme est effréné, mais plutôt que de nous emporter, c'est l'impression que tout se suit et s'enchaîne pour nous faire oublier le manque de profondeur de l'intrigue qui nous gagne. Certains passages deviennent longs, trop longs et on n'a qu'une envie c'est de balayer la page d'un regard en diagonale. Les personnages manquaient eux-aussi de consistance. On ne sait rien sur Agnieska à part qu'elle a toujours un air désordonné (et je veux bien dire, toujours, car l'auteur nous le rabâche au moins toutes les trois pages), un côté impulsif et capricieux qu'on ne comprend pas et qui ne colle pas à l'image que l'auteur tente vainement de nous imposer. Et puis surtout, comment, en développant de telles capacités si rapidement (là aussi, peu vraisemblable...), ne s'est-elle pas rendue compte plus tôt de sa vraie nature ? Le Dragon est quant à lui lunatique et presque constamment malpoli, mais personne ne sait pourquoi. On passe son temps à attendre d'en savoir davantage, sur les personnages, certes, mais aussi sur le monde dans lequel ils évoluent, sur la pratique de la magie, mais surtout sur la façon dont elle fonctionne. En l'occurence, on a tendance à voir apparaître des sorts qui fonctionnent (ou pas) selon ce qui arrange l'auteur à tel moment de l'intrigue. On n'y croit pas car on ne comprend pas, et on attend jusqu'à la fin qu'on nous l'explique. Les relations entre les personnages souffrent elle-aussi d'un manque cruel de profondeur. Il n'y a ni complicité ni alchimie, et la romance (totalement dispensable au passage) est assez mal amenée... C'est vraiment dommage. L'histoire et les personnages sont finalement noyés dans un flot d'actions franchement peu intéressantes.

La deuxième moitié du roman m'a totalement désintéressée. On s'éloigne de l'intrigue principale, et ce que l'écriture prend en rythme, cette dernière perd en intérêt. Personnellement, lire des dizaines de pages interminables décrivant des batailles franchement dispensables, très peu pour moi.  Ma lecture fut assez chaotique jusqu'aux deux derniers chapitres où j'ai retrouvé un soupçon de ce qui avait capté mon attention au début de ma lecture. J'ai bien aimé ce que l'auteur offre à son personnage en fin de récit, et je pense d'ailleurs qu'il aurait été plus intéressant de développer cet aspect-là.

En résumé, Uprooted est un roman qui a abandonné ses promesses en cours de route. Je partais extrêmement confiante, et ma déception n'en fut que plus grande. Même si je suis la première à reconnaître et à répéter que tout n'est pas à jeter, Uprooted n'en demeure pas moins un roman que je ne vous recommande pas. Si certains d'entre vous l'ont lu, je serais plus que ravie d'en discuter avec vous dans les commentaires !


mardi 29 septembre 2015

No man is an island - Every book is a world

Si vous voulez une jolie histoire toute douce se déroulant au coeur des livres, n'hésitez pas à vous plonger dans The storied life of A.J. Fikry. Ce petit roman vous apportera réconfort et tendresse.

A.J. Fikry est un homme abîmé par la vie. Veuf, il vit dans l'appartement au-dessus de sa librairie, Island books située sur une petite île sur laquelle il n'est pas aisé de se rendre. A.J. est l'archétype du libraire replié sur lui-même, acariâtre et prétentieux. C'est en tout cas l'idée que s'en fait Amelia, représentante pour une maison d'édition qui se rend pour la première fois à Island Books pour présenter les nouvelles parutions de saison. La librairie d'A.J. est son terrier, un terrier fait de chagrin et de solitude, et dans lequel la flamme vive d'un feu de bois n'a pas brûlé depuis longtemps. Gare à qui s'y aventure. Pourtant, il y a bien quelque chose dans l'écriture de Gabrielle Zevin qui nous invite à ne pas juger trop vite cet ours mal léché. Et l'arrivée de Maya confirme nos soupçons de lecteur (très) perspicace (précisons-le). Maya est une petite fille très éveillée qui a été abandonnée par sa maman au sein de la libraire. Elle demande à A.J. d'en prendre soin et de donner aux livres une place significative dans son éducation, mais surtout dans sa vie. Et à partir de là, la vie de notre cher libraire prend un nouveau tournant.

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L'histoire que nous conte Gabrielle Zevin est pleine de douceur et de vie. Aux côtés d'A.J. circule toute une bande de personnages qui ne manquent pas de donner ses couleurs au roman. The storied life of A.J. Fikry est un roman fait de personnages et de livres avec en son centre un libraire peu commun, imparfait et caractériel au sens littéraire bien affûté, et beaucoup moins snob qu'il ne voudrait le faire croire. Ceux qui parviennent à voir au-delà des apparences font partie du cercle des privilégiés. Et nous, lecteurs, jubilons d'en faire partie.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ma lecture, c'est que l'on ne suis pas uniquement l'évolution d'A.J. et de la communauté qui gravite autour de lui à l'arrivée de Maya. Le roman s'étale sur un grand nombre d'années, en nous offrant quelques pistes sur le sens de la vie, l'importance des livres et l'amour dans son sens le plus large. The storied life of A.J. Fikry est un joli roman que je recommande à tous les amoureux des livres pour qui ces derniers ne sont pas qu'une simple source de divertissement. Ils sont nos guides et nous aident au quotidien à démêler les noeuds les plus inextricables de notre existence. Certes, The storied life of A.J. Fikry n'est pas un roman parfait, mais c'est un roman avec un côté utopique qui met du baume au coeur. Au fond, c'est tout ce que je lui demandais. Tentés ? Déjà conquis ? Dites-moi tout !

Par ailleurs, l'auteur m'a sacrément donné envie de lire les nouvelles de Flannery O'Connor (A.J. est un grand amateur de nouvelles qu'il juge être un exercice bien plus périlleux que celui du roman, et celles de F. O'Connor figurent parmi ses préférées). En avez-vous déjà lues ?


samedi 26 septembre 2015

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables

Comme tous ceux qui ont adoré Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, c'est avec une certaine appréhension, mais aussi avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai vu apparaître sur les tables des librairies le nouveau roman d'Annie Barrows. Je me méfiais de son titre français que je soupçonnais tarabiscoté pour faire écho à celui de son prédécesseur et surfer sur son succès. J'ai d'ailleurs trouvé le titre original bien plus approprié (The truth according to us). Mais au fond, cela n'a pas bien grande importance, car derrière son titre vendeur se cache un roman merveilleux que j'ai découvert avec un immense plaisir.

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Layla Beck, fille de sénateur habituée à un certain train de vie, se voit couper les vivres par l'instance paternelle qui juge que si sa fille est assez indépendante pour refuser le prétendant de son choix, elle l'est également pour subvenir à ses propres besoins. Grâce à l'aide de son oncle, on lui confie la commande d'un livre dans le cadre d'un projet gouvernemental. Elle doit se rendre en Virginie Occidentale, dans la petite ville de Macedonia pour en écrire l'histoire. Sur place, elle prend pension chez les Romeyn, une famille autrefois reconnue au sein de la petite ville et autour de laquelle plane un certain mystère aujourd'hui. Elle y fait la connaissance de Willa et Bird, les deux petites filles de Felix, seule figure masculine au sein de la maison. Felix est souvent en déplacement pour ses "affaires", et c'est essentiellement l'une de ses soeurs, Jottie, qui s'occupe des filles. Layla débarque donc au sein de cette maisonnée à la dynamique assez particulière et dont l'histoire résonne toujours dans la petite ville de Macedonia.

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables est un roman magnifique où les personnalités s'entrechoquent et où la bonne répartie et les histoires incongrues ne manquent pas. Difficile de ne pas s'attacher à cette famille plutôt unique et d'en découvrir tous les secrets. C'est également un roman qui transpire la féminité de par ses narratrices, Willa et Layla, mais également en raison de tous les autres personnages féminins qui l'habitent, comme celui de Jottie, et ceux de ses soeurs aux personnalités atypiques dans une moindre mesure.  Jottie est un personnage magnifique, beau dans sa simplicité et son humanité. Elle a renoncé à beaucoup de choses, et vit toujours douloureusement la perte de son amour de jeunesse ainsi que la trahison dont elle a été victime, mais elle ne déteste pas la vie qu'elle s'est construite pour autant. Elle déborde d'amour pour ses nièces, et si elle rêve parfois d'un avenir meilleur, c'est surtout pour ces dernières. La petite Willa est aussi un personnage que j'ai énormément aimé. Elle est pleine de personnalité et de vivacité, en plus d'être une lectrice vorace. Son père et sa tante Jottie sont ses héros. Elle ne comprend pas toujours leurs décisions et leurs comportements, mais ces derniers exercent sur elle une fascination éveillant constamment sa curiosité. Au cours du récit dont elle détient une part importante de narration, Willa va passer de l'enfance à l'adolescence, cette période si cruelle où les illusions se perdent en même temps que les certitudes s'effritent. Elle fait partie de ces personnages dont on sait qu'ils seront promis à un avenir brillant parce qu'ils ont quelque chose de différent ; Willa est un petit éclat de verre qui n'a pas encore réalisé qu'il est un diamant brut. Le personnage de Layla est quant à lui essentiellement dessiné à travers sa correspondance où elle partage ses sentiments concernant sa nouvelle vie et les rencontres qu'elle y fait. Layla est un personnage qui connait lui aussi une belle évolution. L'insouciance et la désinvolture seront reléguées au placard pour laisser place à une maturité sincère et tendre. Ces trois personnages sont l'âme du roman, ils nous apportent énormément et ne manquent pas de nous émouvoir à plusieurs reprises.

Dans un style plutôt lent, le roman alterne plusieurs voix et structures narratives, lui donnant un rythme en parfaite adéquation avec l'histoire. Nous ressentons aux côtés de Layla la moiteur et la langueur propres aux étés cuisants où tout et rien se passe en même temps. Avec l'arrivée de la jeune femme, la chaleur monte, les personnalités s'exacerbent et les questions se posent. En cet été de 1938, les secrets de Macedonia se révèlent, et avec eux, sont exorcisés ceux de la famille Romeyn. Le secret de la manufacture... nous confie une histoire forte et émouvante que je vous recommande de tout coeur.


Le secret de la manufacture des chaussettes inusables, Annie Barrows, Editions Nil, 2015, 621 p.

mercredi 23 septembre 2015

Autumn has arrived

L'automne... Source de renouveau, de jolies couleurs, de fraîcheur plus que bienvenue après l'été. Le chauffage se rallume, on ressort les couvertures moelleuses. C'est la rentrée littéraire. La rentrée des séries aussi. La bouilloire fonctionne de nouveau à plein régime et les sachets de thé défilent. Les envies de chocolat chaud et de tartes aux pommes se font ressentir. Celle de rester chez soi à se délecter des torrents de pluie qui martèlent nos fenêtres aussi. Le temps est souvent maussade, mais lorsque le soleil brille, sa lumière n'est comparable à celle d'aucune autre saison.

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Aujourd'hui, je voulais vous faire un petit billet cosy afin de vous parler de mes envies/projets pour cet automne.

- L'automne me donne envie de revoir mes films préférés. You've got mail en premier, sans doute parce qu'il commence en évoquant New York à l'automne. Je sais qu'il me donnera envie de remonter le temps jusqu'à mon voyage de l'année dernière. Même si en fait, j'ai tout le temps envie de remonter le temps pour revivre ces moments et revisiter cette ville, y redécouvrir ses librairies... The Strand. Books of wonder. Des lieux sacrés qui m'ont beaucoup marquée et dans lesquels je rêve de me balader de nouveau. Grâce à ce film, j'ai la chance de pouvoir retrouver cette ambiance, et de revoir l'Upper West Side... A girl can dream... J'ai aussi très envie de revoir les adaptations libres d'Agatha Christie de Pascal Thomas avec Catherine Frot et André Dussolier. Oh, et Imogene McCarthery aussi. Des films à l'ambiance unique et très automnale ! Et n'oublions pas Practical magic, mon film d'Halloween :-) Quel est le vôtre ?

- Les Potterheads parmi vous doivent déjà être au courant, mais une version illustrée d'Harry Potter and the philosopher's stone sort le 6 octobre en anglais, et le 15 octobre en français. Je ne sais pas vous, mais moi je serai au rendez-vous ! Le mois d'octobre est d'ailleurs un mois parfait pour retourner à Poudlard !

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- Retourner à Poudlard, ou se plonger dans des livres à l'ambiance très atmosphériques ! Je compte vous faire un petit billet avec mes envies de lectures pour l'automne, et pour accueillir Halloween en particulier.

- J'ai aussi envie de relectures en cette saison. Rebecca de Daphné du Maurier ou Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh me tentent particulièrement.

- Les séries font également leur rentrée, mais de mon côté, j'ai surtout envie de retrouver l'ambiance de Stars Hollow, avec ses personnages loufoques et bien sûr les Gilmore Girls tout en me délectant de leur répartie unique.

- Au début du mois de novembre, je vais avoir la chance de visiter la foire du livre de Brive ! J'ai très hâte,  gros craquages en perspective ! Ca promet !

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- Et puis, entre deux, je ressortirai mes écharpes, mon manteau et mes robes de saison. Je partirai en quête d'une nouvelle paire de bottes tout en portant les quelques nouveautés qui ont déjà rejoint ma garde-robe. C'est vraiment la saison que je préfère pour m'habiller.

- C'est peut-être parce que je suis en train de lire un livre qui parle de pâtisseries de façon indécente, mais j'ai très envie de cuisiner ! Des gâteaux, des pommes chaudes, et l'envie de tester tout un tas de nouvelles recettes commencent sérieusement à me titiller les papilles!

Je pense que j'ai fait un peu le tour de ce qui constituera mon automne. J'espère qu'il sera riche en bonnes découvertes et en très bonnes lectures ! N'hésitez pas à me faire part de vos envies et projets pour la saison également, je suis curieuse de lire tout ça!

Je vous souhaite à tous de passer une merveilleuse saison automnale !

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lundi 21 septembre 2015

Hotel Summertime - Tome 1 : Amy

Je mentirais si je disais que ce petit livre jeunesse ne m'avait pas d'abord séduite pour sa couverture. C'est d'ailleurs un peu pour ça que je n'ai pas craqué tout de suite. Vous voyez, je craignais que cette adorable couverture ne soit en réalité qu'une fourberie bien déguisée. Et puis le deuxième tome est sorti. Et le troisième. Franchement à trois contre un, difficile de résister. Et ils ont tellement réussi leur coup les vilains que je suis repartie avec les trois directement. Rien à voir avec le self control, c'était simplement une bataille perdue d'avance. Que ceux qui n'ont jamais été les victimes de ce genre de combine me jettent le premier livre !

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Amy débarque avec son petit frère Thomas à Foxwood, quelque part dans la campagne anglaise. Depuis que son père s'est remarié, elle a hérité d'une demi-soeur, Tanya, et c'est chez les grands-parents de celle-ci qu'elle réside pour les vacances, pendant que leurs parents sont en lune de miel. Le moral n'est pas au beau fixe, les deux jeunes filles se sentent abandonnées par leurs parents, et ne s'entendent pas. Heureusement, l'ambiance est douce à Foxwood, et les choses deviennent très intéressantes lorsqu'elles découvrent l'hôtel Summertime, abandonné depuis des années par un propriétaire mystérieux...

Hotel Summertime s'est révélée être une très jolie lecture jeunesse. Douce et simple, exactement ce à quoi je m'attendais, tout en réussissant à me surprendre. L'intrigue est vraiment agréable à suivre et l'ambiance pleine de charme. Malgré la prévisibilité propre au genre, l'auteur a su parsemer son histoire d'éléments inventifs et originaux. Les personnages sont plaisants et volontaires, les adultes un peu caricaturés, sans pour autant que ça n'entache notre lecture. Si vous avez des enfants dans la tranche d'âge du public ciblé, je pense que ça leur plaira beaucoup. Et si vous êtes un grand enfant, comme moi, je pense que vous passerez également un très bon moment à Foxwood !

Hôtel Summertime - Amy, Louise Byron, Flammarion Jeunesse, 214 p.

samedi 12 septembre 2015

Vacances livresques

Ca y est ma semaine de vacances est enfin arrivée ! Au programme, une semaine de repos avec des tas de lectures ! Je vous ai donc préparé un petit billet pour vous montrer les livres que j'ai emportés dans ma valise. Il y en a qui figuraient déjà sur mon dernier billet du genre. J'espère que je trouverai le temps de d'en dévorer quelques-uns, même si bien entendu, il ne sera pas possible de tout lire...


  • Uprooted de Naomi Novik
  • Prête à tout de Joyce Maynard
  • Un baiser pour la nuit d'Anna Godbersen
  • Le secret de la manufacture de chaussettes inusables d'Annie Barrows
  • La meilleure d'entre nous de Sarah Vaughan


  • Juliet, Naked de Nick Hornby
  • The full cupboard of lifeThe Kalahari typing school for girls d'A. McCall Smith
  • Miss Buncle's book de D.D. Stevenson
  • The storied life of J. Filkry de Gabrielle Zevin
  • Frances & Bernard de Carlene Bauer
Si vous en avez lu qui figurent dans ma PAL, n'hésitez pas à me partager vos impressions :-) Et si une lecture commune vous tente, faites-moi signe !

jeudi 10 septembre 2015

Fried green tomatoes at the Whistle Stop Cafe

Evelyn Couch n'a jamais imaginé à quel point sa vie changerait lorsqu'elle a fait la connaissance de Ninny Threadgoode. Alors qu'elle rend visite à sa belle-mère dans une maison de convalescence, elle rencontre Ninny au détour d'un couloir. Les deux femmes échangent quelques mots, et Ninny évoque rapidement son passé, en particulier deux femmes qu'elle a bien connues et qui ont profondément marqué sa vie : Idgie Threadgoode (sa belle-soeur) et Ruth Jamison. En pleine période de grande dépression, Idgie et Ruth ouvrent le Whistle Stop Cafe qui devient rapidement une maison pour les habitants de la petite ville de Whistle Stop en Alabama.

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La relation entre Evelyn et Ninny permet la mise en abyme de l'histoire d'Idgie et de Ruth. Dans une narration éclatée mais parfaitement maîtrisée, Fannie Flagg nous emmène sur les traces de ces deux femmes exceptionnelles, aussi courageuses qu'humaines. Idgie n'a jamais été du genre à se plier aux conventions sociales. Elle est et restera toute sa vie un peu sauvage, toujours en communion avec cette liberté que le monde d'alors lui offrait. Ruth est de nature plus calme et douce, mais pas fade pour autant. Même si elles agissent de façon radicalement différentes, elles sont toutes deux pourvues de qualités humaines qui ne passent pas inaperçues au sein de la communauté de Whistle Stop. Parce qu'au-delà des personnages principaux, comment ne pas mentionner l'étonnante et fascinante galerie de personnages secondaires ? Sipsey, Big George, Smokey, Dot et Wilbur Weems (un vrai régal ces deux-là !), Grady, Cleo,... Il nous faut quelques pages pour nous y retrouver mais il n'en demeure pas moins qu'ils sont tous uniques. Et ne parlons pas de la relation entre Evelyn et Ninny qui est particulièrement touchante. Elles s'entraident et s'écoutent, chacune apprend de l'autre et une belle amitié voit le jour.

J'ai vraiment adoré ce roman, et j'espère sincèrement que mon billet vous donnera envie de vous y plonger. Fannie Flagg aborde de nombreux sujets qui ne sont pas forcément joyeux, mais elle le fait avec une grâce et un humour absolument délicieux ! A travers l'histoire de la vie d'Idgie et de Ruth, une vie aussi simple que fascinante, elle nous dresse en toile de fond le portrait du Sud des Etats-Unis des années 30 et en dépit des nombreux problèmes qui jalonnaient l'époque, elle nous fait rêver. Elle nous fait aspirer à un monde plus simple et libre où les relations humaines semblent plus authentiques, et où le bonheur se trouve dans les petites choses du quotidien, comme la joie simple et honnête de goûter à un beignet de tomate verte.

Shopgirl l'a elle-aussi lu, et vous pourrez découvrir son billet sur son blog très bientôt !


mardi 8 septembre 2015

Les tricoteuses du bord de mer

Les tricoteuses du bord de mer était dans ma PAL depuis un certain temps, et il faut croire que j'avais un pressentiment car ce roman m'a vraiment déçue. Il y a des moments où entre deux lectures, vous avez envie de vous lover dans une petite bulle de douceur, et c'est ce dont j'avais envie lorsque je l'ai choisi. J'avais beaucoup aimé Blossom street de Debbie Macomber, un roman du même genre (que j'appelle cosy chick-lit) se déroulant lui aussi autour d'une boutique de tricot, donc je partais assez confiante, d'autant que l'histoire se déroulait en bord de mer, un décor que j'apprécie toujours dans les romans.

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L'histoire commence alors que Jo perd son mari et décide d'aller s'installer dans le village côtier où vit sa grand-mère. Elle reprend la boutique que cette dernière a tenu toute sa vie, offrant ainsi à sa famille un nouveau départ. Si l'ambiance est agréable dans son ensemble, je n'ai pas du tout aimé l'héroïne principale, je ne me suis ni attachée à elle, ni à son histoire. Jo a la fâcheuse tendance à se plaindre constamment, et de façon faussement modeste. Elle est toujours débordée, et on dirait que c'est un peu la seule façon qu'a trouvé l'auteur pour lui donner de l'importance. Les relations entre les personnages sont téléphonées et exagérément prévisibles. Certes, on ne lit jamais ce genre de roman pour son scénario bien ficelé, mais j'attends toujours quelques joutes verbales ou relations inattendues au tournant. Le club de tricot est finalement assez effacé, il ne semble être qu'une énième chose pesant sur les épaules de Jo qui a déjà tant à faire ! Les personnages sont stéréotypés et creux et ne parlons pas des passages entiers de dialogues entre et avec les enfants qui n'apportent absolument rien et qui m'ont agacée plus qu'autre chose.

Bon, j'avoue, je suis un peu dure mais je peux vous assurer que j'ai peiné à le terminer. Il existe une suite au roman que, comme vous vous en doutez, je ne lirai pas. 

Les tricoteuses du bord de mer, Gil Mc Neil, City Editions, 381 p.

jeudi 3 septembre 2015

Un dîner avec Cary Grant

J'ai reçu ce roman au printemps dernier (encore merci à Emjy), et je n'ai pas attendu bien longtemps avant de le découvrir tellement il me tentait. Aujourd'hui, vous avez enfin mon billet !

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Un dîner avec Cary Grant est le premier des deux tomes que comptera l'histoire racontée par Malika Ferdjoukh, et il se concentre sur Jocelyn, un jeune français débarquant à New York au lendemain de la seconde guerre mondiale pour y étudier la musique. Il arrive à la pension Giboulée où il se rend compte qu'il y a eu un malentendu en raison de la mixité de son prénom. En effet, la pension n'accueille que des pensionnaires féminines ! Mais grâce à son talent de pianiste et quelques bienheureuses coïncidences, Jocelyn va pouvoir y rester et occuper le sous-sol de la maison. Il fait alors la connaissance des jeunes filles logeant à la pension Giboulée: Chic, Dido, Manhattan et Hadley. Aspirant toutes à danser ou jouer sous les feux de Broadway, elles insufflent au roman toute la vie dont il est fait grâce à leurs personnalités et leurs vies palpitantes. Vous vous attacherez à chacune d'entre elles, à leurs secrets et leurs aspirations... Mais Jocelyn n'est pas en reste non plus ! C'est un jeune homme extrêmement charmant et courageux qui essaie tant bien que mal de s'adapter à sa nouvelle vie. Il apprend à connaître les coutumes américaines, et à s'intégrer dans ce nouveau milieu qui le fascine autant qu'il l'intimide. Cela donne lui à quelques scènes assez drôles et cocasses !

J'ai adoré me balader dans le New York de l'époque, frénétique, bohème et transpirant de créativité. Cette effervescence artistique crée un monde d'infinies possibilités, où chaque destin peut basculer grâce à quelques notes de piano bien envoyées ou quelques pas de claquettes innovés. Le style de Malika Ferdjoukh est coloré et décalé, à l'image de ce à quoi elle nous avait habitués jusqu'ici. Tout ce que j'aime ! Broadway Limited est un bon gros pavé tout doux qui vous donnera le sourire ; il vous fera également voyager et rêver. C'est drôle, émouvant, mignon, romantique aussi, et merveilleusement bien écrit. Tout ce que la littérature jeunesse a de meilleur à offrir, un vrai coup de coeur. J'attends le deuxième volet avec grande impatience !


dimanche 30 août 2015

Un roman anglais

1917, quelque part dans la campagne anglaise. Anna Whig, bourgeoise lettrée, mère d’un petit garçon de deux ans, Jack, persuade son mari Edward d’embaucher par courrier pour sa garde d’enfant une certaine George (comme George Eliot, pense-t-elle). Le jour où elle va chercher George à la gare, elle découvre qu’il s’agit d’un homme. Celui-ci va faire preuve d’un réel instinct maternel à l’égard de l’enfant, et finira pas susciter la jalousie d’Edward, qui pressent l’amour naissant entre George et Anna.

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Avec une grande subtilité, Stéphanie Hochet dresse le portrait d'une héroïne en proie aux questionnements de son existence, de sa place dans la société en pleine mutation, mais surtout au sein de sa famille. Anna laisse libre court à ses pensées qu'elle nous livre sans censure aucune, nous prenant à témoin de son mal-être et de son sentiment d'inadéquation. Elle parle de ses inquiétudes, de la guerre, et des changements que cette dernière a engendré. Elle évoque sa famille, son éducation. Elle parle de ses doutes concernant la maternité, sans pour autant remettre en question l'amour qu'elle porte à son fils. Surtout, elle évoque la façon dont l'arrivée de George a modifié la dynamique familiale.

Un roman anglais n'est pas une histoire d'amour comme le résumé du livre pourrait nous le faire entendre. Il s'agit davantage de mots échappés de la plume d'une femme face à l'absurdité du monde qui l'entoure et des freins que ce dernier a posé à sa liberté. C'est un roman qui transpire la féminité et qui pose délicatement le doigt sur la violence des sentiments inexprimés, réprimés même, et enfouis sous la glace, seul moyen de faire face à leur inquiétante intensité. A force de vivre dans un monde où rien ne doit être dérangé et où il vaut toujours mieux fermer les yeux, comment faire changer une réalité qui ne nous correspond plus ? L'arrivée de George au sein de la famille est l'évènement déclencheur du processus de réflexion d'Anna, tout comme son départ provoque en elle le besoin irrépressible d'agir. Mais la liberté absolue n'est-elle pas un mirage ?

Si Un roman anglais se place dans le contexte de la Grande Guerre et de ses champs de ruines, faisant parfaitement écho à l'esprit tourmenté d'Anna, les questions qu'il soulève restent quant à elles toujours pertinentes aujourd'hui. En bref, un roman court et intense enveloppé d'une plume délicate et intime évoquant l'émancipation féminine de façon aussi honnête que tragique.

Le roman serait en partie inspiré de la vie de Virginia Woolf. N'ayant que très peu de connaissances relatives à l'auteur et son oeuvre, je ne peux pas dire dans quelle mesure le roman lui rend hommage. Ce qui est sûr, c'est qu'il correspond à l'idée que je me fais de ses écrits dont la lecture me tente d'autant plus.


mercredi 26 août 2015

Premier jour/Première nuit

C'est l'été (même s'il est bientôt terminé), c'est le temps des voyages et de l'évasion. Pour ceux qui ne sont pas partis et qui auraient envie de s'échapper par l'imagination, le diptyque Le premier jour et La première nuit de Marc Levy est fait pour vous !

Dans ces deux romans, nous suivons les aventures d'Adrien, astrophysicien et de Keira, archéologue. L'un est en quête de l'heure zéro de l'Univers, l'autre recherche l'homme qui engendra l'humanité. Par la force des choses, ils vont se retrouver et un pendentif va les emmener au coeur d'un périple tourbillonnant fait d'escales à travers le monde. Ce fragment les aidera-t-il à trouver ce dont ils aspirent depuis des années ? L'aventure n'est pas sans dangers et la quête de nos héros sera semée d'embûches. Car il semblerait que ce qu'ils sont sur le point de dévoiler pourrait avoir des répercussions majeures sur notre façon d'appréhender notre existence, et la vie telle que nous l'avons perçue jusqu'alors. Certaines personnes sont bien décidées à les empêcher d'en savoir davantage.

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Entre Paris, Londres, Amsterdam, la Grèce, la Russie, la Chine, l'Ecosse ou encore l'Ethiopie, l'auteur nous trimballe dans une course folle qui ne connait aucun temps mort, et qui nourrira sans aucun doute le lecteur en quête d'aventures. J'ai trouvé que l'atmosphère propre aux différents lieux visités par nos personnages principaux était particulièrement bien retranscrite, et l'auteur parvient à faire défiler devant nos yeux des paysages aux antipodes les uns des autres. Il arrive presque à nous donner l'impression d'être aux côtés de Keira et d'Adrien, même si dans certains cas, nous sommes bien heureux de n'y prendre part uniquement grâce à notre imagination. Je pense plus particulièrement à une scène d'ascension de montagne...

La réflexion amenée par l'auteur sur l'origine de la vie est elle aussi assez intéressante, même si je l'ai trouvée inaboutie. Plusieurs éléments de l'intrigue restent non résolus ou sans explication, et je dois avouer que ça a suscité une pointe de déception lorsque j'ai tourné la page finale. Le rythme effréné de narration met en place une tension à laquelle la fin ne rend pas totalement justice. J'aurais aussi aimé en savoir davantage sur certains personnages. Mais je pense que c'était prévisible face à une intrigue de cette envergure.

Keira et Adrien sont des personnages auxquels on s'attache rapidement. Ils sont passionnés par leurs métiers et l'envie d'apporter leur contribution dans leurs disciplines respectives va bien au-delà de leur volonté de se distinguer et de flatter leur ego. Leur histoire d'amour est touchante, mais ne prend pas le pas sur l'intrigue principale. Elle est au coeur de certaines de leurs décisions, mais les quelques passages un peu mièvres (je dois avouer que l'interpellation à la 2ème personne ne m'a pas beaucoup émue) sont rapidement éclipsés par l'étape suivante de leur quête. 

Certes, il y a des facilités et des coïncidences qui nous font souvent sourire, mais Marc Levy reste un conteur hors-pair. Si vous souhaitez vous plonger dans un bon pavé qui vous emporte dans une aventure unique et passionnante pour épicer un peu votre quotidien en cette fin d'été, foncez sans hésiter.

Le premier jour et La première nuit, Marc Levy, Pocket, 494 p. et 487 p. Mon édition est une intégrale des deux tomes (864 p.)

samedi 15 août 2015

Certaines n'avaient jamais vu la mer

Dans son roman, Julie Otsuka rend un hommage poignant au destin de ces japonaises qui, à la veille de la seconde guerre mondiale, ont migré vers les Etats-Unis en quête d'un avenir meilleur. La forme chorale qu'elle adopte donne au roman un souffle unique qui n'égale que son intensité de narration. Le style décomposé de l'auteur se met au service de toutes ces voix, celles d'héroïnes hors du commun dont la force et le courage ne suscitent qu'admiration. A travers huit chapitres relativement courts, mais particulièrement denses, nous découvrons le parcours de ces femmes, à partir du moment où elles arrivent sur le sol américain jusqu'à la vague d'internement au sein de camps nippos-américains créés en réaction à l'attaque de Pearl Harbor.

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Julie Otsuka se fait l'écho de leurs désillusions, de leurs silences et de leurs joies rares mais précieuses, de leurs douleurs et de la difficulté de l'exil. Mais aussi des mirages qu'étaient les promesses qu'on leur avait faites, et de cette réalité qui vous frappe à la figure et avec laquelle il faut composer. Certaines n'avaient jamais vu la mer est un roman dont la violence aussi discrète que bouleversante laisse une empreinte dont on ne parvient pas réellement à décider de la forme, ni de la force, mais qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Autant de voix étouffées et de leçons de vie qui façonne cette petite perle d'abnégation et d'humilité qu'est ce court récit. A lire.

Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka, 10/18, 140 p.