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jeudi 30 juin 2016

Parenthèse enchantée

Si vous aimez voyager ou vous balader aux alentours de chez vous le temps d'une journée, je pense que vous devez connaître le bonheur de ce que j'aime appeler la "journée parfaite". Au cours de chaque voyage, il y a toujours une ou deux journées qui se démarquent, souvent par la facilité avec laquelle tous nos projets et envies se réalisent. Le temps est bien souvent aussi en notre faveur, et les horaires, pour une fois, semblent s'accorder à nos envies. Ces journées-là sont des journées parfaites, précieuses. Ce sont souvent celles dont vous vous rappelez lorsque plus tard vous repensez à votre voyage, ce sont ces journées-là qui ressortent de toutes les escapades que vous avez effectuées au cours de l'année. Et hier, j'ai eu la chance d'en vivre une. J'ai donc envie aujourd'hui de partager quelques images de cette belle journée ensoleillée passée entre Collonges-la-Rouge et Beaulieu-sur-Dordogne, respectivement un petit village et une petite commune situés dans la vallée de la Dordogne, en Corrèze.

Collonges-la-Rouge




La météo était parfaite, ensoleillée avec un peu de nuages nous offrant quelques instants de répit agréables. Le village est assez petit, mais tellement joli qu'il nous donne envie d'en faire plusieurs fois le tour. On y trouve de très jolies maisonnettes dans lesquelles on se verrait bien vivre, à l'ombre des glycines et à côté des massifs d'hortensias, un verre de thé glacé à la main et un livre sur les genoux (toujours). Des petites boutiques vous accueillent au fil des rues, et vous aurez l'impression de revivre les vacances de votre enfance, à cette époque où la moindre babiole avait le don de vous émerveiller. Nous avons mangé sur la plus jolie des terrasses ombragées, et dire que la cuisine était délicieuse fait partie de ces euphémismes qu'on aimerait utiliser tous les jours.




Beaulieu-sur-Dordogne

L'après-midi a commencé par le départ pour la ville voisine, située à vingtaine de kilomètres. Pour nous y rendre, nous avons emprunté de belles routes sinueuses et vallonnées, nichées au coeur de paysages verdoyants. Ces quelques kilomètres ont suffi à me donner envie de tout envoyer balader, et de partir sillonner la France le coeur léger. Beaulieu-sur-Dordogne est elle-aussi une petite ville magnifique située, comme son nom l'indique, au bord de la Dordogne. La luminosité, les paysages, et les bords du fleuve m'ont fait rêver d'une semaine à ne rien faire sinon me balader, et relire Avril enchanté d'Elizabeth Von Arnim au bord de l'eau, sur une grande jetée de coton bleue et blanche, avec un joli chapeau de paille sur la tête...




Je suis toujours plongée dans The improbability of love d'Hannah Rotschild dans lequel je n'ai pas beaucoup avancé, faute de temps. Mais l'autre soir, je n'ai pas résisté à l'appel du papier (je lis le premier sur ma Kobo le temps de mon séjour), et j'ai commencé l'un des romans que jai achetés il y a quelques jours : La guerre des mercredis de Gary D. Schmidt publié à l'Ecole des loisirs, et qui se révèle jusqu'ici être une vraie pépite (j'en suis à la moitié). Et vous, que lisez-vous ces jours-ci ?

Passez une belle journée !

lundi 27 juin 2016

#BibliophileMonday : Rebecca


Quoi de mieux pour un lundi matin que de se mettre de bonne humeur en contemplant ses livres ? Sur plusieurs billets, j'ai envie de vous montrer mes jolies éditions des romans de Daphné du Maurier. Voici aujourd'hui Rebecca dans l'édition Virago Modern Classics que je trouve absolument renversante. Pas vous ?

J'ai quatre de ses romans qui m'attendent dans ma bibliothèque que je n'ai toujours pas lus. Mais vous savez ce que c'est, le lecteur vorace manque toujours de temps... J'ai lu et adoré Rebecca il y a quelques années maintenant, mais l'année dernière Manderley for ever de Tatiana de Rosnay a grandement ravivé mon intérêt pour l'auteur, me rappelant qu'elle avait écrit de nombreux romans qui n'attendaient qu'à être dévorés eux aussi. Vous découvrirez donc lesquels dorment dans ma PAL au cours des prochains billets, et si l'envie d'une lecture commune vous prend, n'hésitez pas à me le faire savoir :-) 

Et de votre côté, avez-vous lu Rebecca ? Avez-vous également d'autres romans de l'auteur qui vous attendent ? Dites-moi tout ! 

Passez un bon lundi, et n'hésitez pas à partager vos jolies éditions avec le #bibliophilemonday !


vendredi 24 juin 2016

Friday night haul


Un petit billet du soir pour partager rapidement les quelques achats que j'ai faits aujourd'hui pour me consoler des résultats de Brexit... Je passe quelques jours chez une amie à Limoges, et si nous avons toujours pour habitude de faire des descentes en librairie lorsque nous nous retrouvons, ce matin c'était aussi l'occasion de trouver ce réconfort que seuls apportent les livres.

Voici des ailes, Maurice Leblanc
Les haines pures, Emma Locatelli
La guerre des mercredis, Gary D. Schmit
La fin d'une liaison, Graham Greene
Un peu de soleil dans l'eau froide, Françoise Sagan

C'est aussi l'occasion de partager ma lecture du moment : The improbability of love d'Hannah Rotschild (lien ). Et vous que lisez-vous ?

 Bon week-end à tous !


jeudi 23 juin 2016

The dressmaker


Je vous retrouve aujourd'hui pour un billet consacré à The dressmaker, un roman qui va très bientôt être réédité en français sous le titre Vengeance haute couture (sortie le 6 juillet prochain aux éditions Mosaïc). Une adaptation est également sortie cette année avec Kate Winslet dans le rôle titre, et c'est cette dernière qui m'a fait m'intéresser à ce roman dont je n'avais jamais entendu parler. Et comme j'ai bien fait ! J'ai beaucoup aimé cette lecture qui dégage bien plus que ce que son titre pourrait laisser paraître. Il serait dommage de lui coller l'étiquette d'un roman léger parlant de haute couture, car il n'en est rien. En tout cas, il n'est certainement pas que ça. 


Sans nouvelle de sa mère, Tilly Dunnage, devenue couturière de talent, décide de rentrer en Australie, et plus particulièrement à Dungatar, le village duquel elle a été bannie alors qu'elle n'était qu'une fillette. Comme elle s'en doutait, le retour est plutôt brutal et peu accueillant, mais les habitants ne peuvent s'empêcher d'éprouver une certaine fascination pour la femme qu'est devenue Tilly, sans parler de son élégance remarquable, et très moderne. L'envie dépassant la rancune et la jalousie, les femmes du village commencent à venir frapper à sa porte afin de lui commander des robes... La jeune femme y voit un moyen pour elle de se faire réintégrer au sein de la communauté et accepte volontiers ce nouveau rôle, mais est-ce réellement le cas ? 

Comme je le disais plus haut, si vous vous attendez à un roman sucré et léger, passez votre chemin. The dressmaker est avant tout un roman dur, que ce soit envers son lecteur comme envers ses personnages. Si les descriptions des tenues et des créations de Tilly, ainsi que des étoffes dont elle se sert apportent une touche de légèreté, il s'agit avant tout d'un roman plutôt cruel. Rien n'est épargné aux personnages qui pour la plupart sont tout simplement affreux et proprement détestables. Peut-être même un peu trop ? Lorsque l'on connaît enfin toute l'histoire qui se cache derrière le bannissement de Tilly, il est difficile de ne pas se dire que les habitants de Dungatar, à quelques exceptions près, manquent curellement de lucidité et d'intelligence.

Tilly est une héroïne que la vie n'a pas épargnée, et malgré son courage, elle ne parvient pas vraiment à se défaire de ce destin tragique qui la suit depuis sa plus tendre enfance. Je l'ai beaucoup aimée, et sa force, indépendamment de ses choix, est incroyablement inspirante. L'écriture de Rosalie Ham n'a rien de particulièrement exceptionnel, mais j'ai été assez conquise par l'habilité avec laquelle elle jongle avec toute la galerie de personnages qu'elle nous présente, même si je ne vous cache pas qu'il faut quelques chapitres avant de bien s'y retrouver. Mais je vous garantis qu'ensuite, vous prendrez un malin plaisir à suivre leurs aventures, et surtout leurs déconvenues... Le talent de l'auteur passe également dans les touches d'humour, souvent sarcastique, qu'elle apporte au récit. Si The dressmaker n'est pas forcément un roman qui me laissera un souvenir impérissable, je ne manque pas de vous le recommander. Il sera parfait pour cet été, si vous avez envie d'expérimenter un peu de cette chaleur australienne. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à découvrir son adaptation ;)

★★★★ | The dressmaker, Rosalie Ham, Serpent's tail, 2000, 296 p.
Lu en anglais. Titre français : Vengeance Haute Couture.

mardi 21 juin 2016

A rainy afternoon in London

Hello ! Un billet un peu différent aujourd'hui où je vous parle d'une délicieuse après-midi passée dans la capitale anglaise. J'ai passé trois jours à Londres la semaine dernière, et j'avais réservé un afternoon tea dans le salon de thé Bea's of Bloomsbury. Une adresse que je vous recommande chaudement si vous êtes de passage à Londres. 



Je peux vous dire que c'est un vrai bonheur de trouver refuge dans ce salon de thé absolument ravissant,alors qu'il pleut des cordes dehors. Et encore plus de savourer tous ces délices !



Toute la nourriture était de qualité irréprochable, inventive et très savoureuse. Impossible toutefois d'arriver à tout manger ! Entre les petites meringues parfumées, les différentes sortes de brownies, les cupcakes et les homemade marshmallows... sans oublier les délicieux petits sandwichs salés et les scones tièdes... un vrai festin ! Les serveurs étaient charmants et nous sommes même reparties avec deux viennoiseries offertes pour notre petit déjeuner du lendemain, que demander de plus ?



Le salon de thé se trouve dans le même quartier que l'adorable boutique de la maison d'édition Persephone Books à laquelle j'aime beaucoup rendre visite lorsque le temps me le permet. Voici en image les deux livres avec lesquels je suis repartie


- Greenbanks de Dorothy Whipple
- Good evening, Mrs Craven, Molly Panter-Downes

*

J'espère que cette parenthèse enchantée vous a plue autant qu'à moi, je vous dis à très bientôt pour un billet plus livresque.



samedi 18 juin 2016

Les aventures de Cluny Brown


A l'âge de 20 ans, Cluny brown est placée au service d'une maison dans le Devon. Grande perche au physique peu avantageux, la jeune femme devient gênante pour son oncle plombier qui n'en peut plus de son incapacité à "rester à sa place". Imaginez un peu ! Cluny est même allée prendre le thé au Ritz, juste pour voir ce qu'il y avait de si prestigieux à l'endroit ! Elle a également décidé d'aider activement son oncle en s'occupant elle-même de l'évier bouché d'un client. Quoi de plus naturel, donc, pour qu'elle reste à sa place, que de la placer ? Absolument hilarant, je vous l'accorde. Dans un monde où les jeunes filles entrant au service d'une maison se font de plus en plus rares, notre héroïne est de suite embauchée par Mrs Maile, la responsable des domestique de Friars Carmel. Peu importent son allure, son grain de folie, et son avis !


Voilà un roman qui réunit tous les ingrédients d'une comédie so british des plus réussies ! Un style simple et intelligent, une construction dynamique et bien sûr, l'indispensable galerie de personnages qui n'en fait qu'à sa tête. De notre héroïne, Cluny Brown, jeune domestique indisciplinée, à l'héritier faussement révolutionnaire, en passant par un professeur en imposture, une gouvernante en mal de personnel, une Lady obsédée par son jardin et un Baron dont le ridicule n'a d'égal que l'oisiveté, aucun plaisir n'est épargné au lecteur, et quel régal !

Les chapitres courts du roman rythment les aventures de Cluny et de tout son entourage. On prend un immense plaisir à les suivre et à se moquer gentiment de tout ce petit monde. Cluny est pétillante et entière. Ses actions sont-elles le fruit d'un jeu bien dissimulé ou les conséquences d'une honnête impulsivité ? Sans doute un peu des deux, nul ne saurait le dire, et c'est aussi ce qui donne son goût au roman. Cluny a un côté insaisissable et faussement naïf. Sa candeur apparente la fait en réalité s'interroger sur les règles qu'on lui impose et leur absurdité ; sur la place qu'elle souhaite occuper et celle qu'il convient d'occuper. Notre héroïne se pose en porte-parole d'une nouvelle génération de jeunes femmes qui n'ont plus forcément envie d'être raisonnable, et qui rêvent d'autre chose que de rester à leur place. Mais ce qui fait de Cluny un personnage intéressant, c'est qu'elle a le courage de ses rêves et de ses opinions, peu importe si elle le doit à son éternelle désinvolture.

J'ai beaucoup aimé la façon dont le roman se termine, en donnant finalement l'occasion à deux "impostures" de se trouver et de découvrir ensemble leur place dans le monde, une place qu'ils auront à créer et à façonner selon leurs envies respectives. Et ce qui est merveilleux, c'est que tout cela est orchestré et finement dissimulé au sein d'une comédie de moeurs fabuleusement divertissante. Un roman parfait pour cet été !

★★★★ | Les aventures de Cluny Brown, Margery Sharp (1944), Belfond Vintage, 2015, 373 p.


vendredi 17 juin 2016

Les trois lumières

Je vous retrouve ce soir pour vous parler d'une de mes meilleures lectures de ces dernières semaines. Il s'agit d'un roman très court de Claire Keegan, une auteure irlandaise que je découvre avec un immense plaisir et dont il me tarde de poursuivre la découverte.


L'histoire se centre autour d'une petite fille qui est confiée à un couple sans enfants chez lequel elle va passer l'été loin de sa famille. Petit à petit, des habitudes se créent et des liens se tissent. Au sein de ce foyer, cette fillette découvre, entre bienveillance et tendresse, un quotidien plus doux et plus lumineux que celui qui lui a été offert jusque là. La campagne irlandaise domine ; avec sa rudesse et sa beauté pure, elle magnifie ce petit roman bouleversant qui prouve bel et bien qu'il est possible de toucher profondément le lecteur avec très peu de mots, en restant dans la suggestion. Les sentiments qu'il suscite gardent leur force brute, l'auteur les délivre intacts sans les façonner. Elle ne nomme pas, mais elle nous montre, en tissant délicatement son histoire de fils d'ombre et de lumière. Le roman m'a fait penser à ce moment très particulier lorsque le ciel noir et gorgé d'eau laisse encore pénétrer quelques rayons de soleil. La lumière ambiante prend alors une couleur jaune saturé dont la beauté va de pair avec son caractère éphémère. C'est magnifique, et on a envie de croire de toutes nos forces à une éclaircie, quand bien même on sait le déluge qui suivra. Les dernières pages, les derniers mots vous laisseront la gorge nouée... Je vous le recommande mille fois !

♥ | Les trois lumières, Claire Keegan, 2012, 10/18, 88p.